A Anchorage la mise en scène trumpienne, de la rencontre entre Trump et Poutine a montré une maitrise bien différente des improvisations brouillonnes du premier mandat.
Je n'ai lu qu'un seul commentaire un tant soit peu distancié qui aille plus loin que la seule réaction épidermique même si la comparaison avec Munich me semble erronée. La quasi totalité des commentateurs attendaient Donald Trump au tournant avec l'espoir de trouver les moyens de le critiquer. Ils se sont donc jeté sur les apparences de l'indéniable victoire de Poutine pour insister sur l'absence de conclusions apparentes et blâmer le président des Etats-Unis d'Amérique. Prendre ses désirs pour des réalités peut obscurcir les capacités de réflexion.
L'objectif essentiel de Donald Trump est d'obtenir un accord de paix à tout prix quel que soit le contenu. Son penchant pour la brutalité et son respect de la force l'inclinent vers celui qui est en train de gagner sur le terrain. La réhabilitation de Vladimir Poutine fait alors logiquement partie du plan et tout semble se dérouler au mieux.
L'étape suivante consistait à convoquer Volodymir Zelensky à Washington pour lui intimer l'ordre de se conformer aux instructions du patron. Elle a été interprétée comme une invitation à des négociations inespérées et inexplicables dans ce contexte.
La mobilisation de dernière minutes de tous les pitres européens pour un voyage chez le patron et faire au moins un baroud d'honneur peut-elle changer quoi que ce soit? Assurément pas en l'absence de capacité à renforcer militairement la partie ukrainienne et de s'opposer à l'offensive économique trumpienne.
Le plus ironique de l'affaire est que la tentative du Donald de détacher la Russie de l'axe Pékin-Moscou-Téhéran est vouée à l'échec tant la mainmise de la Chine sur son petit voisin est affermie.
Je suis curieux d'observer ce que vont dire (faire?) les illuminés qui sautent comme des cabris sur leurs chaises en criant "la paix, la paix, la paix". Avoir une paix payée au prix fort par le peuple ukrainien et une victoire politique à peu près totale de Donald Trump ne prépare un monde sympathique.