Boris Johnson est dans les ennuis. Voilà qui serait plutôt réjouissant. Surtout que son outrecuidance, assez semblable à celle de notre petit marquis de l'Elysée, est la cause principale de la situation. Il n'a pas commis de réelle erreur politique dans la conduite des affaires du pays mais des fautes morales classiques de la caste dominante. En l'occurrence il a laissé faire sinon encouragé des comportements du type "Faites ce que je vous dis et laissez-moi et mes amis faire à notre aise".
Dans le contexte actuel tendu par la pandémie de nos sociétés il n'en fallait pas plus pour outrager une majorité de droite particulièrement portée à la bien-pensance. Le résultat spectaculaire souligné par la presse a été bien mis en scène par les acteurs concernés : un parlementaire du Parti Conservateur est venu siégé dans les bancs de l'opposition lors de la séance des Communes.
Et toutes les bonnes âmes de gauche de se réjouir de la possible mise ne minorité du Boris.
Mais tout cela ne serait pas possible et ne se serait pas produit si le leader du Labour, Keir Starmer, fidèle à son blairisme connu de longue date n'avait pas largement droitisé le Parti Travailliste au nom de la sacro-sainte imbécilité des "élections qui se gagnent au centre".
Rien n'est actuellement acquis. Il n'est pas certain que les parlementaires Conservateurs se révoltent. La peur de la défaite qui les agite actuellement devrait assez vite les ramener à la raison. Et si par hasard la situation empirait pour le Boris il n'est pas du tout certain que les Travaillistes puissent gagner une élection général sur le seul rejet d'un personnage connu pour son excentricité. Mais de toutes façons ce serait une victoire d'un Parti Travailliste redevenu la parti de droite blairiste. On peut d'ailleurs noter que le dit Blair a été anobli récemment malgré la pétition d'un demi-million de signataires qui s'y opposaient en souvenir de ses mensonges complices de Georges W. Bush lors de la seconde guerre du Golfe. Keir Starmer a d'ailleurs soutenu Blair dans cette affaire.
Au Royaume-Uni comme en France tout est à reconstruire.