Donald Trump avait annoncé avant la tuerie d'Orlando un discours destructeur contre Hillary Clinton. Il l'a tenu aujourd'hui. Il n'a rien dit de nouveau, reprenant l'essentiel de ses affirmations d'un livre déjà ancien (Clinton Cash par Peter Schweizer). Le ton retenu a été remarqué. Trump tente apparemment de reconstruire une image dégradée à partir du seul domaine sur lequel il marque un léger avantage sur sa concurrente dans les sondages : la compétence économique. C'est à peu près la seule chose qui lui reste mais surtout c'est le coeur de son image de marque. Elle a été fortement attaquée ces derniers jours par la campagne de Clinton qui a démonté point par point les échecs et par Elizabeth Warren qui enfoncé le coin de la réalité de la fortune du Donald et ses tours de passe-passe avec les impôts.
Après la prestation remarquée de Donald Trump auprès d'un public de 1000 évangélistes que n'ont pas rebuté le fait qu'il ait été marié 3 fois, se soit affirmé favorable à l'avortement et au financement du Planning familial dans le passé. Non seulement cela met en évidence les revirement de la girouette Trump mais cela marque aussi un recentrage cohérent avec le limogeage de Corey Lewandoski à la tête de la campagne. Cette fois Trump suit un sillon Républicain plus classique et tente de construire une nouvelle image distincte de celle du trublion incontrôlable de la campagne des primaires.
Il n'a pas manqué de rendre hommage à l'action de Bernie Sanders et de faire appel à ses électeurs qu'il sait être sensible à ses thèmes de lutte contre les accords de libre-échange qui sont le point faible de Clinton dont le passé et celui de son mari ne sont pas niables. Il aussi nommé la Pennsylvanie comme état sinistré par la politique économique clintonienne. Jusqu'à présent cet état ne faisait pas partie de ses priorités reconnues. Ici encore le recentrage vers une campagne plus classique semble en œuvre.
En résumé un discours plus économique que polémique, plus présidentiel que vindicatif, qui tape sur les défauts effectifs de la cuirasse de Clinton.
Pour la petite histoire Donald Trump a en partie construit sa fortune en travaillant avec les riches pays arabes, ceux-là même qui ont permis et parfois financé le terrorisme. L'émir du Qatar récemment pointé par un article de Mediapart est un partenaire de Trump par la société Qatar Airways. Des princes saoudiens sont connus comme habitants assez réguliers de la Trump Tower. Le prince Alwaleed a aidé Trump à sortir des difficultés en rachetant des biens de Trump dans les années 1990. La plupart des nouvelles franchises qui portent le nom de "Trump" sont au Moyen-Orient comme le détaille un article de Bloomberg. On peut ajouter le Trump International Golf Club à Dubai. Chacun peut chercher d'autres éléments à ajouter à la liste.