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Un de ces baby-boomers tant décriés.. L'important est ailleurs. Dire d'où politiquement on parle. Quelque part entre Marx, Bakounine, Murray Bookchin et Wendy Brown mais aussi Ursula LeGuin et Jackson Browne.

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Billet de blog 22 août 2016

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Où va la campagne de Donald Trump ?

Contrairement aux apparences les choses ne vont pas si mal pour la campagne de Donald Trump

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Les sondages.

Après les deux Conventions et l'émotion provoquée par les agressions verbales du camp Trump envers la famille du Khan les sondages d'intentions de vote ont montré un rebond d'Hillary Clinton et une descente de Donald Trump. Le discours "économique" de Trump n'a rien changé et sa sortie "Second Amendement" qui pouvait être comprise comme un appel au meurtre de Clinton ou des juges qu'elle pourrait nommer à la Cour Suprême n'ont rien changé. Et depuis je lis les mêmes sondages que tout le monde cite (Real Clear Politics, Five Thirty Eight, Reuters Polling, Huffington Postet quelques autres) mais personne ne semble lire les mêmes nombres et constater que la position de Clinton se dégrade de manière continue. RCP a même fait état ce dimanche d'un sondage qui redonne Trump en tête du vote populaire global (45% contre 43%). Le camp Démocrate s'inquiète d'ailleurs  de l'autosatisfaction possible. Les boites de courrier électronique de tout ce qui ressemble à des sympathisants du Parti Démocrate et au-delà de la gauche reçoivent quotidiennement plusieurs messages de collecte de fond et de rappel de l'importance de l'élection et le rythme s'est accéléré ces derniers jours. Contradictoirement les sondages publiés à propos de la confrontation dans les états-bascules restent à l'avantage de Clinton ce qui est déterminant le système électoral étant ce qu'il est.

Le sondage de Morning Consult,  malgré le titre qui indique que le remaniement de la campagne Trump est "trop peu, trop tard" fournit quelques indications intéressantes. La moitié des électeurs serait décidés à ne pas voter Trump contre seulement 45% décidés à ne pas voter Clinton. La valeur magique des 50% opposants déclarés définitifs à Trump impressionne mais elle n'es pas si loin des 45% inverses. Par ailleurs Trump est majoritaire (30% contre 23%) parmi les électeurs qui se déclarent indépendants dans une confrontation à quatre candidats (avec le libertarien Gary Johnson, 15 %, et la verte Jill Stein, 6%). Cette différence dans une élection où le déplacement de quelques points de pourcentage dans quelques états fera la différence n'est pas anodine.

Les sondages électoraux des dernières années ont été plutôt de bonne prédictions ces dernières années pour ces élections. Les Républicains avaient même mis en place une organisation de "déchiffrement" des sondages trop favorables à Obama en 2012 qu'ils ne pouvaient pas croire réels. Cette année les prévisions sont bien plus incertaines. Le candidat le plus en vue ne correspond à aucun modèle, semble en guerre avec son parti et porte une ligne politique autonome. Sa concurrente est une des personnalités politiques les moins appréciées du pays. Les conditions d'accès au votes ont faut l'objet  de batailles juridiques intenses alors que la participation, chez les Démocrates  en particulier, est un enjeu majeur. Le principal facteur des correction des résultats bruts utilisé par les sondeurs consiste à évaluer la proportion de voteurs probables dans la population interrogée. La méthode consiste en gros à considérer comme voteurs probables ceux qui ont voté lors de l'élection précédente. Dans les conditions de cette année rien ne dit que cette méthode soit suffisante ni que les sondeurs sachent comment corriger leurs résultats. Par exemple comment estimer le nombre de "Trumpistes honteux" qui ne se déclareraient pas.

Le chamboulement de la campagne de Trump.

Les changements à la tête de la campagne de Trump ont frappé et en général interprété sur le moment comme l'indice d'une volonté de poursuivre dans la voie anti-establishment. Puis est arrivé le discours "Je regrette" dans lequel le trublion, les yeux rivés au prompteur se fait plus raisonnable et arrive là où ne l'attendait pas, sur le terrain des excuses, enfin pas tout à fait, Donald Trump tout de même. La plupart des commentateurs ont choisi de mettre en avant la nomination du patron de Breitbart News, Stephen Bannon, à la tête de la campagne et peu ont souligné l'importance de l'arrivée dans l'équipe de Kellyanne Conway. Très expérimentée spécialiste des sondages pour le Parti Républicain -Newt Gingrich et Mike Pence le colistier de Trump ont été ses clients-  Conway conseille Trump depuis déjà plusieurs semaines. Le virage "raisonnable" pourrait bien porter sa marque plus que celle de Bannon. Par ailleurs Michelle Bachmann, une des figures du Tea Party a reconnu conseiller Trump en matière de politique étrangère. Par ailleurs les signes existent que les frères Koch malgré leurs penchants libertariens soutiennent la campagne Trump au moins par PAC (organisations de financement) interposés. Ils partagent la préoccupation de l'ensemble du Parti de limiter au moins les dégâts  indirects d'une défection des électeurs Républicains sur les votes pour le Sénat, la Chambre des Représentants ou les assemblées des états. Tout semble donc montrer une relative pacification entre Donald Trump et l'ensemble du camp Républicain. Évidemment personne ne peut prédire combien de temps cette accalmie peut durer avant le prochain coup d'éclat du bouffon orange. Et rien ne dit que la nouvelle orientation ne démobilisera pas ses fougueux supporters.

Entre des sondages en net progrès et une réorientation de sa campagne Trump peut continuer à espérer. Certains espèrent aussi qu'à  défaut du ciel -mais avec les fous évangélistes on ne sait jamais- il reçoive des coups de mains inattendus. Ainsi Fox n'hésite pas à spéculer sur une attaque terroriste et d'autres attendent avec impatience les nouvelles révélations promises par Julian Assange pour Octobre pour abattre Clinton. Nous n'avons pas fini d'observer tout cela avec curiosité.

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