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Un de ces baby-boomers tant décriés.. L'important est ailleurs. Dire d'où politiquement on parle. Quelque part entre Marx, Bakounine, Murray Bookchin et Wendy Brown mais aussi Ursula LeGuin et Jackson Browne.

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Billet de blog 23 juin 2016

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Après Orlando suite (la bataille sur le contrôle des armes à feu)

La tuerie d'Orlando a permis de ré-ouvrir le débat sur le contrôle des armes à feu dans des conditions qui permettent peut-être une avancée de la loi et certainement un progrès dans les idées.

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Après Orlando les lignes de débat ont été rapidement marquées. Les Démocrates avec Obama et Clinton mettaient l'accent sur le problème de la prolifération sauvage des armes de guerre dans le public alors que Trump et les Républicains ne parlaient que de terrorisme islamiste. Cette démarcation signifiait déjà un glissement du débat et peut-être de la sensibilité de l'opinion. Les politiques de droite ne se sont pas jeté comme un seul homme sur lé défense du Second Amendement de la Constitution mais ont préféré un échappatoire.
La réponse de la société civile a plutôt suivi le camp Démocrate. La tuerie d'Orlando semble avoir enfin révélé la crise de société sous-jacente.
Même des vétérans de guerre groupés derrière le général Petreus se déclarent favorables à une réforme. Même la Cour Suprême a admis que les états pouvaient interdire les armes de guerre.
Ainsi Stephen Colbert dans son "Late Show" qui n'est pas un repaire de gauchistes a imploré les parlementaires de passer "n'importe quelle loi" sur le contrôle des armes.
 Il citait au passage que 92 % des citoyens pensent qu'une réforme est nécessaire. Il y a quelques jours le Sénateur Démocrate Murphy entamait une obstruction -"filibuster", rappelez-vous James Steward qui monopolise la parole jusqu' à épuisement dans "Mr Smith goes to Whashington"-. Durant 15 heures lui et ses collègues vont tenir la parole et obtenir la promesse d'un vote. Cinq propositions, émanant des deux partis sont soumises au vote mais rejetées. L'indignation de Stephen Colbert faisait suite à ce drôle de jeu politicien.Mais une sénatrice Républicaine a repris le flambeau et il se pourrait qu'une proposition bipartisane soit votée.
Une partie du Parti Républicain, voire une fraction de la NRA -"National Rifle Association", le lobby des armes- semblent prêts à reconnaitre le besoin de réforme. Quelles sont les options possibles aujourd’hui, capables de réunir une majorité parlementaire ? On peut en identifier deux.

  • Rendre obligatoire le contrôle des listes de possibles terroristes identifiés ("No fly list" ou liste du FBI) avant l’achat d'une arme.
  • Interdire l'achat par le public des armes d'assaut et en particulier les magasins de grande capacité.

Cela peut paraître dérisoire vu d'ici mais serait un énorme coin enfoncé dans le status-quo actuel. On peut peut-être ajouter l'abandon effectif d'une pratique en cours depuis 1996 qui avait interdit au CDC -"Center for Disease Control", l'organisme central de recherche sur la santé- la recherche médicale sur les armes sous la pression de la NRA. L'interdiction a été levée il y a deux ans quand Obama a demandé au CDC de reprendre les travaux sur les causes de la violence par les armes à feu mais aucune recherche n'a été entamée.
Le dernier épisode se déroule maintenant à la Chambre des Représentants ou on a vu resurgir les spectre des années 1960. Un groupe de députés Démocrates emmenés par John Lewis a mené un sit-in sur le plancher de la Chambre toute la nuit. Cette pratique, probablement formellement contraire au règlement a évidemment soulevé une tempête de commentaires; John Lewis, vétéran de la lute pour les Droits Civiques a été un des "Freedom Riders" qui en 1961 ont pris des bus au Nord en groupes racialement mixtes pour rejoindre le Sud où la ségrégation était pratiquée dans les transports. Je ne saurais trop recommander ce film sur le sujet. Et voilà notre John Lewis qui reprend du service à 76 ans. Le président de la Chambre, inénarrable Paul Ryan qui soutient Trump tout en le traitent de vrai raciste, fait tout ce qu'il peut pour éviter un vote avant le fin de la session en Juillet.
Les Démocrates ont raison de battre le fer tant qu'il est chaud. Cette ouverture va se refermer et une victoire, même limitée, ouvrirait une brèche de plus dans le camp Républicain avant la campagne électorale, toujours bon à prendre.

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