La Trumpvention s'est terminée à Cleveland avec un discours très "sage" de Donald Trump tout entier à la sécurité et à la criminalité. Cela laisse deviner le ton et les thèmes d'une campagne que l'on imagine tout orientée vers la violence. La conférence de presse du Vendredi qui a suivi la convention a confirmé l'incapacité du candidat maintenant désigné à se comporter en homme politiquer normal. On a retrouvé le Trump des primaires sans retenue.
L'intervention de Ted Cruz mérite une analyse un peu plus fine que ce que j'ai lu dans les médias français. Il n'a pas seulement pris position pour 2020 et parié sur la défaite de Trump en Novembre mais i a parié sur une défaite cuisante. En effet si Trump gagne ou est battu de peu il restera légitime et ses soutiens, même s'ils ont mangé leur chapeau comme les Rubio ou Ryan toucheront la prime à la loyauté qui reste la valeur phare de tout parti politique électoral. Les abstentionnistes de la convention comme les Bush auront alors une chance de revenir en scène suivant les circonstances. Cruz a fait un autre calcul, motivé ou aléatoire je ne sais. Il espère ou prévois que la défaite sera assez cuisante pour achever la désorganisation du parti lui permettant de se poser en sauveur au nom des valeurs réactionnaires classiques.
Du côté Démocrate la convention de Philadelphie s'ouvre Lundi en apparent ordre de marche avec un candidat vice-président de la plus grande orthodoxie économique clintonienne, signe sans doute de l'optimisme du clan Clinton qui n'a pas eu besoin d'envoyer de signal supplémentaire à la gauche par ce moyen. Cela marque également une cohérence garante d'un bon fonctionnement de la future équipe capable de gérer les relations avec un parlement qui restera forcément dominé par les Républicains. Je préfère quant à moi que par exemple Elizabeth Warren reste sénatrice, hors de l'exécutif, position où elle garde son autonomie. Par ailleurs ses positions en matière internationale et sur le Proche-Orient en particulier -elle aussi sombrement sioniste que Clinton- ne la qualifiaient pas particulièrement pour un poste de premier plan.
A Philadelphie seront aussi, sinon plutôt, à suivre les rassemblements de la gauche en marge de la convention. Les menaces sur le succès électoral de Clinton peuvent venir de ralliements à la candidature de Jill Stein des Verts qui ferait perdre des voix à la candidate Démocrate. Déjà Cornell West qui était le premier représentant de Bernie Sanders au comité de préparation de la plate-forme Démocrate a rallié Jill Stein, traitant au passage Clinton de "désastre néolibéral".
La semaine sera intéressante aussi chez les Démocrates.