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Un de ces baby-boomers tant décriés.. L'important est ailleurs. Dire d'où politiquement on parle. Quelque part entre Marx, Bakounine, Murray Bookchin et Wendy Brown mais aussi Ursula LeGuin et Jackson Browne.

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Billet de blog 27 mai 2017

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Réflexions du jour sur le front trumpien

Le voyage de Trump à l'étranger nous en aura un peu appris sur ce qui est en train de se passer là-bas

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Nous sommes depuis la fin Janvier, et même depuis le début Novembre à l’affût des outrances et divers faux pas de Donald Trump. Ses frasques nous donnent l'occasion de rire en écoutant les humoristes nocturnes. Ces derniers nous rappellent d'ailleurs parfois à l'ordre. Nous contenter d'en rire peut être à courte vue et nous pourrions laisser échapper des informations significatives et sous-estimer la capacité de l'attelage constitué par Trump et l'ensemble du pouvoir Républicain à manœuvrer. Les stratèges du parti ayant pris la mesure de leur président sont maintenant en mesure même de jouer de ses bévues.

Donald Trump a donc passé cette semaine hors de la Maison-Blanche, hors de Washington et hors du pays. Cela n'a pas empêché le Pentagone d'annoncer l'assassinat ciblé de dirigeant de l'Etat Islamique, la Maison-Blanche d'annoncer de concert avec le Japon de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord ou le secrétaire d'état au budget (l'équivalent local Mick Mulvaney) de présenter le projet de budget 2018 à la presse. Contrairement à ce que nous claironnent beaucoup de médias, surtout français, voilà qui démontre que l'administration Trump fonctionne. Il est vrai qu'il lui a fallu plus de quatre mois en plus de la période intérimaire pour se mettre en route et que plus de la moitié des postes de la haute administration ne semblent toujours pas pourvus (en particulier aux Affaires Etrangères).

Ce voyage a aussi permis à Donald Trump, en plus de se faire voir sur la scène internationale, de ne pas rester en première ligne et de refiler la patate chaude de la réforme de l'assurance santé à Paul Ryan et aux responsables Républicains. Le sujet reste manifestement chaud et même explosif comme l'a montré l'agression du journaliste du Guardian dans le Montana. La sortie du rapport du CBO sur la proposition Républicaine votée à la sauvette par la Chambre des Représentants est opportunément tombée au meilleur moment pour Trump qui peut même maintenant se payer le luxe de revenir en sauveur et tenter de faire à la fois la paix dans le parti et la paix avec les électeurs. Les deux semblent assez peu conciliables et je ne suis pas certain que l'intelligence stratégique de Donald Trump lui permette de jouer ce rôle. Sur ce terrain les choses bougent dans le camp d'en face et peut-être dans l'opinion. Après le vote d'une première proposition en Californie le débat sur une Sécurité Sociale publique généralisée prend forme au New-Jersey après être entré dans la discussion dans les instances de l'état de New-York. Ils s'agit d'états riches et à majorité Démocrate. Il est possible, et les premiers chiffres montrent que ce doit être viable, que la Californie puisse instaurer un tel système. Le débat sur l'assurance-santé prendrait alors une toute autre tournure et la guérilla économique et fiscale entre le gouvernement fédéral trumpien et l'état de Californie deviendrait acharnée.

La réunion du G7 a mis en avant l'écart entre les positions répétées par Trump durant la campagne et l'accord obtenu à la COP21. Le plus drôle, si je peux écrire,dans cette histoire a été dit par le conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn. IL a explique aux journalistes qui accompagne Trump que la relance du charbon n'avait pas de sens et les Etats-Unis d'Amérique feraient  mieux de se lancer à fond dans les technologies des énergies renouvelables pour relancer  à la fois l'emploi et l'industrie. Combien de temps faudra-t-il pour que cela arrive aux neurones de son président ? Déjà le discours du ministres des Affaires Etrangères sur le climat et l'accord de Paris est beaucoup plus modéré  que ce que l'on attendait de l'ancien président de la première firme pétrolière du monde. Sur ce point le G7 est mal tombé pour Trump. Il avait déjà adopté la meilleure attitude possible : ne rien faire. Ne dénonçant pas explicitement l'accord il ne prêtait pas trop le flanc à la critique des écologistes et ne relançant pas les mesures environnementales il se garantissait de l'autre côté. Il a déjà pris des mesures en faveur du pétrole et du gaz de schistes et il aurait pu en rester là et se donner le temps stabiliser sa position. relancer les énergies fossiles quand les prix du solaire baissent fortement et que certains états (Californie) sont très avancés ne peut déboucher que si une relance industrielle importante se manifeste. Or cela est très improbable.

Au retour à Washington Trump va retrouver la Maison-Blanche toujours en état de siège avec les affaires, son gendre directement dans le collimateur des enquêteurs et un procureur spécial d'autant plus inquiétant qu'il est (et restera c'est son genre) très discret. Il semble que ce soit l'occasion pour Steve Bannon qui était en retrait ces derniers temps et que l'on a même  dit en disgrâce et pas loin de la porte de revenir au premier plan. Il peut être l'homme de la situation. Le guerrier qui mène la guerre contre les médias.

Donald, bon retour à la Maison-Blanche. Less vacances sont finies.

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