J'étais, au figuré, mort de rire en entendant les commentaires du journal de France2 (oui aussi épouvantable qu'il soit parfois je ne peux me résoudre à écouter celui de TF1) sur la chute de Montebourg dans laquelle il aurait entrainé Hamon. Que Montebourg ait commis une légère erreur de pronostic et se trouve débarqué du gouvernement à l'initiative du couple Valls-Hollande plutôt qu'à la sienne dans quelques jours n'a aucune importance. Cela lui donne même l'avantage de passer pour la victime de l'arbitraire des chefs autistes. Il préparait soigneusement sa prétendue chute et est donc parvenu à ses fins.
J'étais en même temps, au sens propre, consterné de l'image compassée, ridicule donnée par Manuel Valls. Peut-on à ce point être inconscient ? Même pas la dignité de l'affirmation "droit dans mes bottes" de Juppé.
Je ne me risque plus depuis longtemps à faire des pronostics sur la signification dans l'opinion des événements comme la composition de ce nouveau gouvernement tant j'ai eu l'occasion de me tromper au fil des décennies. La tonalité des commentaires entendus ce soir laisse quand même présager que l'opération cousue de fil blanc sera bien interprétée comme telle. Le remplacement de Montebourg par Macron ne laisse pas de place au doute. La panoplie de petit prodige du protégé de Jouyet et Hollande ne trompe personne. Que les Bennahmias et autre Lepage aient décliné l'offre de venir à la soupe alors que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette les sépare de la bande à Hollande en dit long sur la crédibilité de ladite bande.
Comme on disait en d'autres temps "la vérité est ailleurs".
Le jour est enfin arrivé où les masques tombés la dynamique de construction de ce qu'on appelle encore faute d'autre nom une gauche est libérée. Nous nous trouvons dans cette situation où la dynamique politicienne parlementaire d'un côté et la dynamique politique et sociale sont dissociées. Le temps que durera la majorité parlementaire d'un P.S. maintenant clairement destiné à se dissoudre peut être utilisé à l'effort de renouveau. Le temps est enfin venu mais il est compté. Mettons-nous au travail, le boulot ne manque pas : élaborer une position claire sur les sujets européens (l'euro, les institutions, ...), bâtir les initiatives de solidarité active et les embryons ou prototype d'une nouvelle économie solidaire, développer les initiatives culturelles collectives de proximité qui seules nous permettront d'échapper aux Big Brothers numériques (oui par ces temps monter une chorale pour chanter Jean Ferrat ou Leny Escudero peut avoir un sens politique). Ensuite seulement viendra naturellement le temps des palabres politiciennes en vue des élections. Et pour commencer dès demain je commence par me resyndiquer, ce que j'aurais du faire il y a bien longtemps. L'action syndicale a été le moment le plus humainement riche de ma maintenant lointaine vie militante. Le moment de la fraternité et de l'action concrète qui donne le sens au mot gauche. De cette action concrète seule peut venir le débat politique réel et efficace.
Bon courage à tous.
Dominique Courtois.