Ce 28 Février nous avons l'impression de souffler, d'avoir gagné un répit grâce au courage des ukrainiens. Et nous nous risquons parfois même à espérer une plus ou moins lointaine sortie du tunnel.
Nous avons tort!
Poutine a sans doute été étonné de la résistance qu'a rencontré cette invasion qu'il imaginait comme une opération de police, la mise au pas du vassal ukrainien. Il a donc du composer. Le premier pas a consisté à nous faire une grande peur, celle de l'apocalypse nucléaire. Et je dois dire de cela a fonctionné. J'ai passé la journée à imaginer la bombe sur Paris, la possibilité que mes petits-enfants toulousains soit épargnés par les frappes. Alors que le courage des résistants de Kiev nous avait rasséréné le tsar avait besoin de redonner un coup au moral des populations ennemies, nous tous.
Après avoir soufflé le froid glacial il devait réchauffer l'atmosphère. Et nous voilà parti pour un round de simulacre de négociations quelque part sous le contrôle de l'allié biélorusse. On calme au passage les ardeurs militaires. Si j'en crois les analyses de l'"Institute for the Study of War" il pourrait ne s'agir que d'un recul pour mieux sauter. Si la posture initiale visait à montrer un visage relativement modéré d'envahisseur qui ne détruit pas trop et ne frappe des cibles civiles que plus ou moins par accident. Les ressources militaires les plus efficaces et même peut-être les plus pertinentes n'ont pas été mises à contribution. Les attaques technologiques massives sur les réseaux de communication et sur les centrales et réseaux de fourniture d'énergie n'ont pas (encore) eut lieu.
Le calendrier importe aussi. Demain à l'Assemblée Général de l'ONU nous aurons tous les yeux sur le vote de la Chine et celui de l'Inde. Poutine lui regardera l'Afrique. Il va marquer des points avec les approbations de plusieurs états africains. Que feront la République Centrafricaine, le Mali et les autres états courtisés par la Russie et la Chine? Poutine encaissera les premiers dividendes majeurs de ses décennies de travail avec ce vote. Cela risque de ne pas lui suffire mais lui permettra de poursuivre son offensive sur le continent.
Et que pouvons-nous faire?
Je ne sais pas que répondre.
Et quand l'Ukraine sera tombée, ses dirigeants tués ou jugés comme nazis que pourrons-nous faire?
Je ne sais pas que répondre.