Toute la journée les médias du service public, et pas seulement, nous ont rabattu les oreilles de l'action contre de mystérieux objectifs quelque part entre la Syrie et l'Irak par nos glorieux Rafales lancés depuis notre non moins glorieux porte-avions. Et pourtant tous ont pris soin de nous assurer, ministre de la guerre, pardon de la Défense, en tête que ce n'est pas la der des der. Non. L'offensive ultime pour Mossoul est encore loin.
Intéressante conjonction. Hollande est venu faire le beau aux obsèques de Shimon Peres mort fort à propos. Célébrer un homme qui a eu le prix Nobel de la Paix, un dirigeant juif israélien qui a serré la main de Yasser Arafat et avait le bon gour d'être vaguement francophone donc connu des téléspectateurs français cela ne peut guère faire de mal. Voilà qui fait passer au second plan le Sarkozy que Hollande a embarqué dans ses valises pour le faire apparaitre muet et soumis juste derrière lui et ôter toute capacité d'intervention médiatique sérieuse à Juppé pendant quelques heures. Toujours cela de pris.
Hollande peut ainsi se montrer dans ses meilleure rôles : va-t-en guerre et représentant de commerce. Quelle meilleure occasion de rappeler qu'il sauvé de l'emploi en faisant signer par LeDrian une nouvelle vente d'engins de guerre -n'améliorant pas les tensions en Orient- que de les faire voler pour une vraie mission OPÉRATIONNELLE comme n'ont pas manquer de nous le seriner les médias officiels.
Regardons la différence entre le battage et l'importance tactique réelle de cette opération. Il semble bien que les choses avancent sur le terrain mais l'impression dominante reste bien que le progrès est lent et surtout que l'avancement des éléments d'une stabilisation politique régionale est toujours au point mort voire pire vu la force actuelle des positions de Bassar El Assad et d'Erdogan.
Ajoutez cela aux préparatifs de plus en plus clairs de la mis en orbite de la campagne de Hollande. Cette gesticulation militaire a pour premier (unique ?) objectif de renforcer son image présidentielle plus qu'écornée.
Je ne sais toujours pas, et ne saurai pas avant le dernier jour, ce que je voterai ou pas en cas de second tour Hollande-X l'année prochaine mais cela sent de plus en plus mauvais.