Hier soir, j'assistais à « Comme vider la mer avec une cuiller » de Yannick Jaulin (au Bateau Feu de Dunkerque), Jaulin, le merveilleux conteur.
Un conteur inspiré par une foule de mots pour oublier les maux, il nous parle de nos origines, des croyances et religions ou plutôt ces grands récits qui ont formé le socle de nos sociétés.
Même si je ne partage pas toute l’analyse qu’il en tire, je suis tout à fait d’accord pour dire que notre société manque cruellement de « transcendance ».
Il me plut qu’il cite dans son spectacle Simone Weil (qu’il qualifie de météore, de philosophe des ouvriers et de l’enracinement) « Le courant idolâtre totalitaire ne peut trouver d’obstacle que dans une vie spirituelle authentique, sinon, nos enfants deviendront fascistes ou communistes par besoin de se donner à quelque chose »
Phrases terribles et qui prennent tout leur sens aujourd’hui.
J’aime Yannick Jaulin, il sait conter, avec dérision, avec humour, une longue suite de récits tirés des trois livres fondateurs, mâtiné de quelques mots de patois, il nous ramène parfois à son village, pour mieux nous emmener en Orient...
Après le spectacle, une conversation avec le public s’est engagée, comme souvent, à chaud, il est quasi-impossible d’avoir une conversation constructive, on s’arrête sur des détails, ou alors sur de hautes considérations.
Il dit son admiration pour Erri De Luca, qu’il cite d’ailleurs dans son spectacle.
Il a également évoqué Pierre Rabhi nous incitant à faire notre part, tel le colibri de la fable.
Je pensais, comme j’y pense sans arrêt en ces moments, je pensais au texte de John Lennon
« God is a Concept by which we measure our pain, I don't believe in magic,
I don't believe in I-ching,
I don't believe in Bible,
I don't believe in Tarot,
I don't believe in Hitler,
I don't believe in Jesus,
I don't believe in Kennedy,
I don't believe in Buddha,
I don't believe in Mantra,
I don't believe in Gita,
I don't believe in Yoga,
I don't believe in Kings,
I don't believe in Elvis,
I don't believe in Zimmerman,
I don't believe in Beatles
I just believe in me, Yoko and me, and that's reality
The dream is over
What can I say?
The dream is over
Yesterday
I was the dreamweaver
But now I'm reborn
I was the walrus
But now I'm John
And so, dear friends,
You'll just have to carry on
The dream is over »
Ou à celle de Lanza del Vasto lue le matin même « Tu veux un monde meilleur, plus fraternel ? Eh bien, commence à le faire : fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux qui le veulent. Fais-le en petit et il grandira. »
Je pensais à la photo d’Aurélie la française et de Hamid le syrien sur facebook tout à l'heure...
Aucun dieu pour apporter réponse, nous sommes la solution, l’amour est la solution.