Il faudrait mettre en synergie (si ce n'est déjà fait) L'appel des soulèvements de la terre avec les occupations. Beaucoup de gens sont déjà entrés en résistance n'aillant comme unique avenir, qu'une catastrophe écologique déjà là et une précarité sans fin.
Ces derniers jours nous célébrons la Commune de Paris. Mais que célébrons-nous ici ? L'échec d'un soulèvement ? Aurions-nous le courage de faire la critique de cet échec tout en respectant l’immense martyr des Parisiens ?
Quand aujourd’hui des crétins sont capables de pénétrer l’occupation de l’Odéon pour insulter la mémoire d’Adama Traoré, et repartir sans être inquiété. Quand ces mêmes groupuscules attaquent une librairie anarchiste à Lyon, quand des militaires français s’affichent avec des insignes nazies, quand des pans entiers de la police nationale sont adhérents d’un syndicat ouvertement d’extrême droite. On se demande ce que font les organisations “de gauche” à part se réunir et discuter.
L’heure n’est plus à la discussion, elle est à l’organisation. Prenons exemple sur les erreurs du passé de la commune, de 36, de Kronstadt. Prenons exemple sur l’organisation de la résistance dans les ZAD passée et à venir.
Organisons-nous avec ou sans les syndicats. Je pense que le combat pour l’abandon de la réforme du chômage s’inscrit complètement dans l’appel au soulèvement de la terre. Le combat n’est pas dans la réouverture des lieux ni donner du travail à tous mais bien plus pour qu’un vrai coup d’arrêt soit donné à la mascarade du fric, du toujours plus et du premier de cordée. L’invention des nouvelles alternatives sont possibles. Leurs crédibilités tiennent a notre courage à remettre en question nos certitudes. Et ce sans romantisme, mais avec pragmatisme.
Organisons-nous sinon c’en est fait de nous !!!
Le pape François critique l’anthropocentrisme de la pensée occidentale moderne, mais il continue de revendiquer une forme d’anthropocentrisme en parlant d’exception humaine. Il attribue une dignité infinie à tout être humain, mais il ne reconnaît pas la dignité également infinie des autres êtres et de leurs relations. On reproche parfois à l’animisme des peuples amazoniens d’être lui-même anthropomorphique. Mais le fait d’attribuer une âme aux animaux ou à la forêt ne revient pas à appliquer les propriétés de la subjectivité humaine à toute réalité, il consiste seulement à ne pas réserver a priori l’intentionnalité à l’humanité. Alors que le christianisme a déterminé toutes nos représentations à s’orienter vers la fin des temps, le nouveau régime climatique ouvre la possibilité d’une autre eschatologie, fondée sur une relation renouvelée avec l’espace. La définir pourrait être la tâche d’une seconde « période axiale », après la première période d’intense activité spirituelle identifiée par Karl Jaspers dans les premiers siècles historiques. Pour nous, le Royaume de Dieu n’est plus un lointain au-delà auquel accéderont les Justes au jour du Jugement, mais « Gaïa est le Royaume ».
(Gaïa face à la Téologie Clément Layet in Terrestre revue des idées et des écologies)