D'un côté, on scrute les décisions judiciaires de Poitiers: va-t-on laisser trois pékins étrenner la nouvelle prison de Vivonne (un mort, en moins d'une semaine, à part ça) contre laquelle ils manifestaient, peut-être, pas sûr? De l'autre, on analyse, les Verts qui lâchent Ségolène sur le Poitou-Charentes, aïe. Et pendant ce temps-là, au tribunal poitevin de la Sécu...

Pendant ce temps-là, au tribunal des Affaires de la sécurité sociale régime agricole, autant dire le genre d’audience qui ne draîne pas les foules, arrivait Pascal Choisy. Le monsieur était agriculteur à Celle l’Evescault, dans la Vienne, depuis 1982. En 2000, il s’est senti moyen. En 2007, sa maladie de Parkinson dûment diagnostiquée, il a entamé des démarches pour faire reconnaître la responsabilités des pesticides et autres produits phytosanitaires dans son affection – mortelle, à terme, soulignons.
Oh, il n’était pas le premier. Car s’il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet en matière de cancer ( malbouffe, tabac, amiante dans la maison, etc) la médecine peut le faire lorsqu’il s’agit de Parkinson.
Et donc, les médecins qui examinent Pascal Choisy, dans les années 2000, estiment que son exposition aux pesticides et autres produits ( voyons, les trucs contre les champignons, les trucs contre les virus puisqu’il était aussi dans le bovin, bref que la bouillie bordelaise se redresse, elle est exempte) a provoqué sa maladie de Parkinson.
L’AAEXA, caisse d’assurance-maladie des travailleurs agricoles non salariés, n’était pas sûre, elle. Normal, vu les coûts en perspective.
Pascal Choisy se retrouve donc devant la Commission de reconnaissance des maladies professionnelles, qui établit « un lien de causalité entre la maladie et l’activité habituelle de la victime », comme le rapporte la Nouvelle République.
Il n’est pas le premier, mais jusque là, pas question de pensionner le paysan parkinsoné. Pour la première fois, il y a une semaine, le tribunal – jugement qui fera date et jurisprudence - a reconnu les effets néfastes des produits employés ordinairement dans l’agriculture. Pour une personne, et pour une seule maladie. C’est un peu comme l’amiante : ça commence petit. Comme pour l'amiante: ampleur à long terme.
Pendant ce temps, les Verts portés par les Européennes parient sur leurs chances électorales. Pendant ce temps, Ségolène Royal la joue hors parti.Ni les uns, ni l'autre n'ont commenté, à ma connaissance.
Pendant ce temps, Louis-Alfred, disons, ( ils lisent internet, eux aussi) qui exploite les terres autour de chez moi, transforme mon jardin en Calais de la bestiole : les abeilles se serrent, si je vous dis qu’elles sont tchétchènes vous ne me croirez pas, mais c’est un fait et une importation, les oiseaux s’entassent, deux perdrix relâchées-chassées habitent sous la citerne, mais hélas, trois milliards de pucerons, à chaque traitement , bondissent chez moi histoire de respirer. Ce n’est pas tout à fait un eco-système…
Louis-Alfred cette année innove, il ne laboure plus, adieu Henri IV, il balance un paquet de désherbant pour nettoyer. Un jour, peut-être, il se retrouvera devant l’AAEXA, pas bien du tout. J’aimerais qu’il lise ceci, car une pension n’est qu’une pension, le faible rendement de la mort annoncée.
Le rapport avec les Verts et Ségolène en Poitou-Charentes ? Hors sujet, sans doute.
A part ça, c’est beau l’automne soudain, les brumes pesantes du matin, le soleil roux, l’ultime sursaut végétal.

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