Pendant des décennies, nous étions confondus. Et puis une loi nous a séparés. Ensemble, notre score grossissait à chaque scrutin. Dimanche dernier, nous frôlions la barre des 5% à 4,89%. Et ce pour un premier tour. Or au deuxième tour les votes blancs ou nuls sont toujours très supérieurs. Peut être seront nous à 8 ou 10 %.
Personnellement, je voterai nul car j'aime que mon vote me ressemble . J'aime inscrire un court message signifiant pour les quelques personnes autorisées à le lire. Cette fois ci, je crois que ce sera "VALLS, DEGAGE !", tout en majuscules pour donner l'impression de crier. Il parait que c'est impoli, cela est mon but. Un ami qui vote nul, comme moi, me disait l'autre jour, cette réflexion à méditer: "si tu votes pour un candidat, tu es heureux s'il gagne, triste s'il perd, alors que quand tu votes nul, tu es toujours vainqueur car c'est un nul qui sera élu". Je me souviens, dans mon village d'enfance, quand les bulletins nuls étaient lus devant l'assistance. Un électeur faisait toujours un poème assez subtil sur les candidats et sa lecture attirait du monde au dépouillement. Depuis, on a interdit de lire les bulletins nuls, et la mairie a du mal à trouver des gens pour compter les votes.
Je respecte ceux qui votent blanc. Notre démarche est souvent la même au départ. Certains d'entre vous ont demandé et obtenu une différenciation, qui ne va pas et ne peut aller au delà d'un décompte séparé. Et qui ne peut aller au delà. Je demande donc l'abrogation de cette loi, afin que ceux qui ne se retrouvent dans aucun candidat soient unis à nouveau. Les votants se sont vantés de dépasser les abstentionnistes 50,17% contre 49,83%. Mais les suffrages exprimés n'ont fait que 47,72 % et c'est nous la différence.
http://elections.interieur.gouv.fr/departementales-2015/FE.html