S'autoriser à faire des vagues ?

Ma question porte donc sur le devenir d'un territoire rural. Où "rural" renvoie communément à la fois à "deshérité" voire "abandonné" et à "porteur de valeurs" (voire "refuge de valeurs" ?).
Dans de nombreux territoire, on constate que ce sont des personnes "étrangères" qui "font bouger" ou ont fait bouger. Je compare souvent ici et le plateau de Millevaches qui devrait être désert depuis au moins 20 ans. Ici, est-ce que ça le devient ? Les commerçants font entendre des inquiétudes insistantes (1). "Les élus ne se rendent pas compte, ça peut tomber très vite".
je suis une allochtone. Une étrangère susceptible de faire bouger le territoire qui m'accueille. J'aime ses paysages, son granit et même son climat souvent brumeux. Je le voudrais ouvert à la diversité. J'aime qu'on y entende des langues différentes. J'aime qu'on y voit des personnes habillées différemment. Je n'aime pas les réactions racistes aux projet d'accueils de migrants. Je n'aime pas les propos stigmatisants sur les femmes voilées.
Alors je propose.
Et la question de légitimité, c'est d'abord pour moi qu'elle se pose.
Avec des unes d'ici, s'organiser en collectif de femmes pour provoquer des rencontres.
Avec des autres d'ailleurs, faire venir une conférence gesticulée "Rurals ou la convergence des rustres". Animer un débat sur l'agriculture où témoignent des jeunes installés sur des projets alternatifs.
Pour revenir ici, insister pour organiser des projections-débat dans le cadre du festival AlimenTerre et pour que Migrant'Scène aussi vienne jusque dans nos campagnes isolées.
etc
Toujours avec des partenaires qui valident donc l'initiative.
Mais est-ce que pour autant je me sens légitime ? Est-ce que je le suis ? ça voudrait dire quoi, être légitime ?
(1) le conseil départemental a lancé une enquête sur internet (!) sur l'accessibilité des services. Il est frappant qu'en matière de commerce, il n'y soit question que de super et hypermarché. Les petits commerces sont-ils considérés comme dépassés, morts, inutiles ?