Il s'agissait au début de revoir les méthodes d'intervention de la Région. L'entrée est institutionnelle.
Il s'agit aussi de s'appuyer sur les élus. Les communes s'inscrivent volontairement dans la démarche. Il s'agit aussi de s'appuyer sur les habitants, via des "ateliers créatifs". Enfin c'est ce que je comprends à la lecture des quelques documents trouvés et ce que m'a dit un agent de développement.
Il y a d'un côté les actions des communes, qui choisissent leurs bureaux d'études pour faire un diagnostic (et quoi ?).
Et en parallèle, le Pays paye d'autres bureaux d'études pour faire vivre le "Labo". Les bureaux d'études sont en particulier des designers. C'est chouette le design.
Les communes peuvent demander à accueillir le Labo pendant un mois pour animer la réflexion autour de Villages du futur.
j'ai bien aimé le Labo quand il est arrivé chez nous. Il n'a pas fait de bruit. Chez nous, on n'aime pas le bruit, ça dérange. Ils ont loué un magasin vide depuis quelques mois. Ils ont mis deux très grandes affiches sur les vitrines et une banderole "Villages du futur" qui cache en partie l'ancienne enseigne au-dessus des vitrines. Le premier jour, en début d'après-midi, ils ont sorti deux tables rondes hautes fluo, genre tables de bar en plastique. Un ami qui passait par là, curieux, les a interrogé : il y a un atelier ce soir, on peut venir et ensuite ce local sera à disposition de tous ceux qui voudront faire quelque chose. Chouette.
Le soir on est venu, on a participé à l'atelier créatif. Il y avait les invités, des maires de villages de la communauté de commune et des agents de développement et des fois un habitant qu'ils pouvaient inviter. Et deux ou trois curieux comme nous qui ont vu de la lumière en passant. ça fait pas mal de monde dans une petite boutique. Dedans, il y a déjà une "exposition", c'est à dire : des photos de magasins fermés, des panneaux sur le Labo ailleurs, quelques présentations d'action ailleurs pour réutiliser ces magasins fermés.
C'est le thème de la soirée : que faire de ces magasins qui ont fermé ? On a commencé par nous demander d'imaginer un scénario catastrophe dans dix ans si les magasins sont jamais repris. On s'est un peu lâchés. Un grand parking et une grande surface commerciale (les deux supermarchés de la ville de 2000 habitants s'agrandissent justement maintenant - cherchez l'erreur), des livraisons par drones, une maison de retraite quatre étoiles, des nouveaux qui viennent recoloniser le vide, des friches qui donnent de l'air... Pas dans dix ans et pas forcément si négatif.
Après, il s'agissait de dessiner par petits groupes ce qu'on proposerait pour éviter la catastrophe. Là aussi, les groupes se sont lâchés, même si plusieurs ont eu du mal à dessiner ce qu'ils voulaient dire (on n'est pas tous designers). Les friches font des jardins qui sont des lieux de vie, les magasins sont des lieux d'animation, de partage de savoir, de jeu... Bref ce qu'on cherche, c'est de l'animation, de la rencontre, de la vie, qui donne envie de venir et de rester. C'est joli.
Le député intervient après les présentations en grands groupes : soyons un peu sérieux, il faut aussi penser à la reprise des commerce. Ce ne seront pas les mêmes qu'aujourd'hui. Une librairie demain, c'est un lieu où on imprimera votre livre. Douche froide. Notre bonheur ici c'est d'avoir encore une librairie et une libraire très sympas qui se décarcasse avec mille services pour survivre. Vraiment au service, elle.
Le lendemain, à la porte du magasin devenu Labo il y a une feuille : "pour visiter, contacter X" avec son numéro de téléphone et son mail. X, c'est l'agent de développement de la communauté de commune. Ah.
Rien d'autre n'est prévu. Ah si, l'association des commerçants va se réunir là (elle manque de local) et le centre social a dit que (ah mais non finalement, il n'a rien à proposer). Ah
C'est une grande vision participative, prenez-vous en main : visitez.
Nous on a trouvé ça bien alors on a voulu se prendre en main.