Mon empireur, Ô my magnifical empiror,
Tu m’excuses, j’arrête la traduction anglaise à l’exorde :
Je suis nul en anglais (y a pas que moi, d’accord)
Et ça devrait suffire pour attirer le lecteur (j’espère).
Tu excuses aussi le tutoiement,
Mais nous sommes intimes maintenant.
Tellement intime, que je commence même à avoir un peu de mal à t’écrire,
Tu sais, comme l’amoureux qui commence à voir que sa belle est comme tout le monde…
Y a aussi que
ces deux dernières semaines, j’ai vraiment été très occupé,
mais ça n’explique pas tout.
Je le confesse,
J’en ai un peu marre de t’écrire, parfois.
C’était drôle,
Il y a deux ans,
Quand toute la France frémissait
(toute ? non ! un village peuplé d’irréductibles résistait et résiste encore et toujours)
mais, aujourd’hui, où tout le monde voit que l’empireur est nu…
C’est un peu vain.
Cependant…
J’aime bien cependant…
Ça change de or donc.
J’aimais bien or donc aussi.
Mais je vieillis, et là, j’aime bien cependant.
Cependant,(non je ne crie pas)
je reprends la plume (le clavier, oui)
à propos de ton excellent mot à propos des grutiers marseillais
- J’ai un temps de décallage, le jet-lag sans doute.
Et là, je retrouve enfin le Nicolas de la campagne électorale,
Celui qui voulait travailler plus, pour gagner plus
Et qui voulait réhabiliter la valeur travail.
Aaaaaaaaah ! Ça fait du bien.
Les grutiers marseillais,
Ils en branlent pas une.
Enfin quelqu’un pour le dire.
Tout le monde le sait, qu’à Marseille,
Ils en branlent pas une.
C’est connu, c’est Marseille.
Alors, le grutier marseillais,
C’est un peu le comble du marseillais…
Lui, carrément, c’est pas qu’il en branle pas une,
C’est carrément qu’il bosse que 2000 heures par an
Alors qu’à Anvers, ils bossent 4000….
Enfin !
Enfin, Mon Empireur !
Je ne l’espérais plus !
Enfin quelqu’un qui a le courage de le dire !
Merci.
Parce que … quand même…
A Marseille… c’est vrai… rien que des bons à rien,
des branleurs qui n’en touchent pas une.
La moitié d’Anvers….
La moitié !
Pfff !
Et Anvers , c’est pas la Chine ou la Corée… c’est la Belgique.
En Belgique, c’est des gens qui bossent,
vachement bien,
mais avec des syndicats,
vachement bien aussi,
pas comme les nôtres…
(fluidifiés socialement, et exsangues question affiliés, tu sais).
Pas plus tard que tout à l’heure
je lisais que 35 h/semaine correspondaient à 1607 h par an.
Ce qui signifie,
Par une simple règle de trois,
que 2000 h/an correspondent à environ 43h/semaine.
Que, donc, 4000 h correspondent à 86h/semaine.
En admettant que les congés et jours fériés soient constants. Evidemment.
Seulement, on est pas obligé de penser que le lundi de Pentecôte est un jour férié indispensable.
Donc : 4000h / 365 j = 76 h/semaine quand même…
N* de Dieu, le belge, il bosse plus que le chinois, dis donc !
Il est temps que le marseillais s’y mette, non ?
Ça c’est du rétablissement de la valeur travail !
Rétablir la valeur travail.
Enfin, mon Empireur, tu y es ! Enfin !
Mais, comme d'hab', mon Président joli,
il ne faut pas que tu t'arrêtes-là.
Il faut s'assurer que le travail
- bien réhabilité, belle façade, nouvelle tuyauterie -
soit payé à son prix.
Tu sais. Pas d'inflation galopante, de hausse de prix, etcetera.
Pour ça : la loi de l'offre et de la demande,
le marché, la régulation par le marché...
et donc la comparaison.
Il est urgent d'inventer l'outil qui permettra de comparer valablement
le prix de la valeur travail, de la ressource humaine.
Foin du nébuleux "rendement" ou de la notion crypto-socialiste de "productivité"...
Invente, s'il te plaît, Ô mon Empireur,
le Pèse-Travail,
afin que l'on puisse toujours comparer la valeur travail d'un boulot à l'autre,
que celui qui en a le plus soit mieux payé.
Finis les parachutes dorés scandaleusement indûs,
les salaires mirobolants injustifiés...
Il y aura
la valeur travail réhabilitée grâce au Pèse-Travail.
Le Pèse-Travail prend une mesure scientifique en kJoules.
Il restera à fixer une valeur salariale universelle du kJoule.
Et voilà que tout travail méritant salaire sera équitablement et scientifiquement rétribué.
Finie la contestation sociale.
D'accord le Pèse-Travail doit pouvoir peser de l'abstraction.
Pas facile.
Mais mathématique !
vP
—— x R = vT
dh
où :
vP est le volume de production, normé comme il se doit,
par ton ministère du Travail Réhabilité,
dh est le différentiel réellement constaté
pour atteindre ledit volume de production
entre le temps normé et le temps pris par le salarié.
Plus on travaille vite, plus on multiplie.
R est une constante liée aux Risques, fixée par le ministère du Travail Réhabilité
- le PDG d'Areva, ou d'EADS, par exemple,
court un risque environ 20000 fois plus élevé qu'un employé de base
d'être remercié...
en effet, s'il y a 20000 employés,
lorsqu'on lourde un employé,
chacun a une chance sur 20000 d'être lourdé ;
alors que lorsque l'on éjecte le pdg,
le pdg a 100% de chance d'être la victime...
Dans ce cas, ton MTH aura à coeur de fixer dans un décret d'application que, pour un employé, R=1
et que, pour le pdg, R = 20000.
Voilà, mon Sarko,
Je t'ai préparé le plus gros du travail.
Au prix du travail réhabilité, je pense que je viens de toucher le pacson !