Ô Mon Empireur des Rancis,
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Qui est responsable de l’éclatement de la grenouille dans la fameuse fable ?
Est-ce la grenouille qui voulait qui voulait qui voulait... ?
Ou est-ce la soeur qui répondait « vous n’y êtes point » à la pécore
sans tenter un instant de lui mettre les yeux en face des trous ?
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Je me pose la question.
Et je te la pose.
Et je suis sûr que tu as la réponse depuis longtemps.
Toi, et les tiens.
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Parce que, mon Empireur,
Tu n’as pas le Pouvoir qu’on te prétend,
Tu ne peux pas ce à quoi tu aspires.
Tu n’es qu’une grenouille,
Et je n’ai été que la soeur
Qui s’est idiotement adressé à toi, alors que vous êtes des centaines.
Je n'ai été que la soeur qui n'a pas vu que tu n'es qu'un chiffon rouge agité sous mes yeux,
tout occupé que j'étais à espérer que tu éclates...
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Tu n’es rien tout seul, mon Empireur.
Tu n’es pas grand chose, Nicolas.
Un chiffon rouge qu’on agite sous les yeux de celui que l’on mène à l’abattoir.
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Notre drame,
C’est qu’il y a 340 autres personnes qui veulent ce que tu veux.
Pas parce que tu le veux.
Pas parce qu’ils pensent comme toi.
Parce que vous pensez tous la même chose.
Et qu’il y a
(c’est toi qui les as choisis APRES qu’ils t’aient choisi)
34 personnes qui se réunissent avec toi, pour décider d’une politique.
Et sous ces trente-là, des dizaines et des dizaines
Qui, laborieusement, travaillent à mettre en pratique quelque chose qui est dans les tuyaux depuis si longtemps.
Pendant que tu t‘agites, eux, ils plantent les bandrilles, ils placent les barrières qui conduira le troupeau aveuglé par le chiffon rouge.
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Tout le monde raconte que c’est toi qui diriges,
qui ordonnes,
qui influes,
qui orientes...
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Mais tu le sais, mon Empireur,
Que vous étiez tous d’accord avant de commencer.
Pas parce que tu avais si bien pensé,
- Tu le sais que tu n’as rien pensé de tout ça -
Mais parce que tu répétais avec enthousiasme ce qu’aucun des tiens n’arrivait à dire avec autant d’entrain bien qu’il en soit intimement persuadé.
Le travail de persuasion, d’autres l’avaient fait bien avant que tu te lances dans la bataille.
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Tu ne peux pas grand chose, mon Empireur,
Toi, tout seul,
Tu ne peux rien contre la crise financière,
Quoi que tu en dises, et bien que tu t’agites comme toujours,
Tu ne peux rien.
Ton drame, c’est que tes 400 coalisés, avec toi, ça n’y fait toujours rien.
Mais, toi, tout seul, mon Sarko,
Tu ne peux rien
Contre les voitures qui crament,
Contre le chômage qui monte,
Contre les usines qui délocalisent,
Contre le pouvoir d’achat qui baisse,
Contre l’inflation,
Contre les chinois qui sont de plus en plus forts,
Contre l’éducation nationale qui ne produit pas que des enfants heureux,
Contre le trou de la sécu,
Contre...
Avec les 400, par contre, vous en faites de belles...
Vous avez tout prévu de longue date,
Avec des rhétoriques toutes prêtes pour les voitures qui crament et la France qui branle rien,
Surtout le dimanche...
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Tu ne peux rien tout seul.
Vous êtes des dizaines et des dizaines...
Tu n’es que l’Excroissance visible
Manipulée par une grande main invisible et pourtant bien réelle, bien présente.
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Tu n’es rien, Mon Empireur, qu’une Excroissance.
(Ex-croissance ? un lecteur de sondage en chef...)
Ô Ma très grande Excroissance,
Je suis ta soeur qui te dis « si tu continues à enfler, tu exploseras ».
Je ne veux plus regarder que le chiffon rouge.
Et si je veux tellement te le dire, mon Empireur,
Ce n’est pas pour que tu évites l’explosion.
Ça, je m’en fous.
C’est que depuis quelques semaines,
J’en vois d’autres
Qui semblent avoir oublié totalement que tu n’es rien,
Qu’à l’endroit où tu es,
Seul, tu ne peux rien,
Et que ce fauteuil, pour confortable qu’il soit,
N’a aucun intérêt,
Sauf seulement pour tous ceux qui sont derrière lui,
Et qui savent comment faire pour tirer des marrons.
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Ô mon Excroissance,
Tu es bel et bien un Empireur,
Parce que tous ces tireurs de marrons, tu les connais, et tu les favorises.
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Mais l’on est autorisé de penser qu’un Autre à ta place,
Avec 400 personnes aux idéaux intègres,
Ne passerait pas son temps à s’auto-promotionner,
A favoriser sa propre caste.
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Pour ça,
Ô Excroissance empiresque,
Il faut deux choses :
Primo : ne pas oublier de répéter à la grenouille qu’elle n’est que grenouille.
Que jamais, aussi enflée d’elle-même qu’elle soit, elle n’aura d’importance toute seule.
Sans quoi, on est comme la soeur : on voit et l’on est complice.
Deuxio : ne pas oublier de le dire à l’opposition.
Le poste de tout en haut,
Qu'on le nomme Présidence ou Secrétariat...
Ne l’oubliez pas,
Ce n’est rien,
Qu’une personne,
une façade,
un rien,
une excroissance.
Jamais vous ne gouvernerez de la place de l’excroissance.
Mais :
Quand vous saurez, ensemble, ce que vous faites,
Alors une excroissance sans importance,
Que l’on pourra vaudouiser, éventuellement,
Personnalisera le propos.
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L’Empireur ne peut rien.
Il n’est que le jouet de ceux qui l’ont mis là.
Eux savaient ce qu’ils faisaient.
Ce qu’ils font encore.
Ce qu’ils vont continuer à faire pendant encore trois ans...
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Mon Empireur,
Tu ne m’intéresses pas personnellement.
Si je continue à m’adresser à toi,
Ce n’est que pour faire entendre à tous ceux qui sont derrière ton Excroissance ce qu’ils sont !