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Billet de blog 19 mai 2020

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Des chiffres et Descartes. Chronique d’une psychose.

« Au lieu de trouver des moyens de conserver la vie, j’en ai trouve un autre bien plus aisé et plus sûr, qui est de ne pas craindre la mort. » Descartes.

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Selon l’INSEE, en 2019, la Charente-Maritime comptait 646.016 habitants. Selon Santé publique France (SPF), ce même département déplorait 45 décès liés au Covid, le 18 mai 2020. Soit un décès pour 14.356 habitants. C’est-à-dire, très peu. Excessivement peu.

Toujours selon SPF, et au niveau national ‒ mais on peut légitimement penser que pour le département c’est à peu près la même chose ‒ les personnes de 80 ans et plus, représentent 71% des décès. Ajouté à cela, celles disparues en raison de maladies comorbides. Autrement dit, le Covid-19 a frappé, mais d’une manière très relative si on la compare à d’autres pandémies.

Durant l’hiver 69/70, la grippe de Hong-Kong a fait plus de 31.000 morts dans une France qui ne comptait que 52 millions d’habitants. C’est-à-dire 3.000 de plus que dans notre France d’aujourd’hui avec ses 67 millions. Or, le fléau de 1970 n’a pas fait de vagues. Il n’a eu aucune conséquence économique et n’a provoqué aucune psychose.

Or, c’est là tout le drame de notre époque. Nos contemporains sont pétris de peur. Une peur savamment entretenue par les pouvoirs publics : État comme collectivités territoriales. C’est à qui en fera le plus. C’est à qui distribuera le plus de kits de « survie ». C’est à qui fournira le plus de masques, la plupart du temps bricolés et sans réelle efficacité. Résultat, l’honnête citoyen, paniqué, entretient, bien malgré lui, la psychose ambiante. Il ne peut ni ne veut pointer son nez hors de chez lui sans se parer de cet attribut qui ne le flatte pas du tout. L’honnête citoyen a peur. Il ne veut pas mourir. Ou alors, le plus tard possible. Pourtant, depuis le moment où il a vu le jour, il sait qu’il n’y échappera pas ; même le plus précautionneux, même le plus prudent. Un jour ou l’autre, Covid ou pas, il quittera ce monde. Aussi, pour le ramener à un peu plus de raison, ne pouvons-nous nous empêcher de lui prodiguer ce conseil du grand Descartes : « Au lieu de trouver des moyens de conserver la vie, j’en ai trouve un autre bien plus aisé et plus sûr, qui est de ne pas craindre la mort. » Et la vie n’en sera que plus belle pour tout le monde. Surtout que le risque, comme on l'a vu, n'est pas si terrible que ça. 

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