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Billet de blog 20 juin 2016

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Pas de photo

J'ai lu, je ne sais plus où, que les photographes dans les manifestations de black blocs étaient proscrits, car risquant de révéler à la police leur identité. Du coup, pas de photo. je les garde pour moi. Mais pourquoi, hein, pourquoi?

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Bon, c'était d'innocentes photos, montrant plutôt les CRS en train de les attaquer. Ce qui ne m'empêche pas d'être sûre qu'ils étaient venus pour casser, au vu de tout ce qui sortait de leurs sacs. Mais ce qui m'a vraiment étonnée, c'est le nombre de photographes voltigeant autour d'eux comme des, des quoi, au juste? Impossible de distinguer les journalistes officiels des amateurs, de photos, d'évenements, de révolution. Pas vu de selfies par contre. Mais cela interroge tout de même sur notre société. Le geste ne prend sens que s'il est montré. Il y a là clairement une stratégie de communication, de la part des black blocs comme des médias, pour des usages contraires. Et je vois là un approfondissement dans la population du fossé entre ceux qui regarderont la télé, et les jeunes, les plus nombreux à s'informer sur le net. Et, en vérité, en ce moment, qui peut dire que le meilleur reflet de la réalité est à la télé?

Volà bien un problème. Au vu de la façon absurde dont l'information est traitée, on en viendrait à sympatiser avec ces ...groupes, individus?...traités de façon si simpliste. Et puis, ce côté insolent, insoumis, évidemment, résonne en tout hommes ou femmes de gauche. (De gauche, j'ai dit, Manuel, Emmanuel!). Nous, ce qui nous interesse, c'est de comprendre le monde.

Alors, j'essaye de décrypter ce que j'ai de mes yeux vus. Pour ce qui est de ces autonomes ou blacks blocks (après les avoir vus s'assembler à la manif, je dirais plutôt autonomes, car la plupart n'ont rien de baraqués à crâne rasé comme le mot BB le laisse entendre), il me semble hors de propos de chercher à les rallier, puisqu'ils ancrent leur philosophie dans le refus de l'organisation. Et ils ressemblent beaucoup aux enfants des classes moyennes, je n'ai pas vu beaucoup de jeunes des banlieues parmi eux.Ces autonomes me semblent à observer comme les symptômes d'un monde du travail déshumanisé, dans lequel on ne leur donne d'ailleurs pas de place (#onvautmieuxqueça), et qui promet d'être pire encore. Ils disent beaucoup du désarroi du monde européen, enfin, du monde des classes moyennes et des déhérités.

Car, oui, Manuel, Emmanuel, nous voyons bien ce que vous nous préparez. Un monde à la Tony Blair, dans lequel, à force d'être paupérisés, on finit par s'en prendre à plus pauvre que soit, les immigrés, et par sortir de l'Union européenne. Joli monde en effet, contre lequel je suis heureuse d'avoir vu tant de monde dans cette manifestation de 14 juin 2016, tous ces manifestants non violents qui comprennent cependant qu'avec cette loi travail, on en prend pour 20 ans de recul et non de progrès social!

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