minimoiKS (avatar)

minimoiKS

Abonné·e de Mediapart

280 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 février 2016

minimoiKS (avatar)

minimoiKS

Abonné·e de Mediapart

« Ici aucun droit n’est respecté pour les réfugiés, sauf le droit répressif. »

minimoiKS (avatar)

minimoiKS

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Source : A Calais, les policiers dérapent, l’extrême droite ratonne et les migrants se fightent (StreetPress)


A 500 mètres de la jungle, on rencontre Annie. Posée sur une palette à l’entrée d’un vaste entrepôt, cette bénévole anglaise de 24 ans nous raconte ses démêlés nocturnes avec la maréchaussée locale.« Le pire c’était le 7 décembre », se souvient-elle. Vers 4 heures du matin, plusieurs dizaines de policiers font une descente dans le quartier kurde du bidonville. Quand Annie et ses collègues arrivent sur place, ils découvrent un corps inconscient qui gît dans la boue. Un jeune kurde vient de prendre un tir de flashball en pleine poitrine. « Il avait du mal à respirer. »Annie et ses potes décident de l’évacuer. « Il n’arrivait pas à marcher, alors on a décidé de le porter jusqu’à la sortie de la jungle, où les pompiers nous attendaient. » Rue des Garennes, à deux pas du camp de fortune, ils tombent sur une patrouille de bleus, plutôt intransigeants. Cette nuit-là, ordre leur est donné de ne laisser sortir personne. La jeune femme pète les plombs :« Ils nous ont demandé de le déposer par terre dans la boue. Je ne comprenais pas. Je leur ai dit qu’il fallait qu’il aille à l’hosto. »Le ton monte. Un policier arrose Annie et ses potes de gaz lacrymogènes. Ce n’était pas la première fois de la journée : « Plus tôt, un sit-in était organisé à l’entrée de la jungle. C’était une protestation non violente. Les policiers n’ont pas cherché à comprendre. Ils ont juste gazé. »StreetPress a fait le tour des assos’ médicales présentes sur place : sur les seuls mois de décembre et janvier 51 certificats médicaux ont été délivrés suites à des violences attribuées à la police, soit quasiment un par jour.Aux différentes permanences médicales, des réfugiés se présentent chaque semaine pour des hématomes sur le corps suite à des tirs de flashballs. D’autres ont les yeux défoncés en raison d’une exposition trop fréquente aux gaz lacrymogènes.Beaucoup d’affaires restent sans suite, rappelle Amine : « Ici aucun droit n’est respecté pour les réfugiés, sauf le droit répressif. »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.