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Billet de blog 5 janvier 2016

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Jill Stein et le système politique américain : “un exercice de tromperie du public”

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À retrouver également par ici : Jill Stein et le système politique américain : “un exercice de tromperie du public”


Je me dis : voilà ce que produit le système politique aux États-Unis. Voilà le genre de fous qu’il peut engendrer. Ce sont des gens qui sont soutenus par des milliardaires ou qui possèdent eux-mêmes des milliards de dollars. Ce ne sont pas des êtres humains normaux. Ils sont financés par les pétroliers, les banques prédatrices et les marchands d’armes. C’est pourquoi ils ne règleront pas le problème environnemental. Ces gens-là ne devraient pas être en position de leadership, ils devraient être en thérapie !Pour aller plus loin, le problème de notre système politique, c’est que les débats sont structurés par les partis pour créer un univers alternatif. Laissez-moi vous donner un exemple. Dans le passé, la League of Women Voters [un groupement d’intérêt public] avait pour habitude d’organiser des débats présidentiels. Elle a arrêté lorsque les partis démocrate et républicain ont créé la Commission pour les débats présidentiels en 1988 et ont insisté pour avoir un contrôle complet sur le public, les journalistes présents et lesintervieweurs.Les débats ne représentent donc pas un échantillon réaliste de l’opinion publique mais sont plutôt un exercice de tromperie du public. Il faut les considérer comme de la télé-réalité.

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Les médias « corporate » ont perdu espoir, ce qui est très dangereux pour la démocratie, mais pas moi. D’après mon expérience, même si l’économie reste leur préoccupation numéro 1, les États-uniens ont très peur de ce qui se passe au niveau du climat. C’est pourquoi l’« establishment » a très peur du Green Party et fait en sorte de nous réduire au silence.Laissez-moi vous raconter une anecdote. Lors de ma première campagne électorale, en 2002, j’ai été recrutée pour défier Mitt Romney au poste de gouverneur du Massachusetts. J’ai pu débattre avec lui à la télévision. C’était dans un studio, sans public. Or toutes les idées que je suggérais, comme créer une économie verte, diviser le budget militaire par deux, faire de la santé un droit, ont été considérées comme sans intérêt. Personne n’y a répondu. Mais quand je suis sortie du studio, j’ai été assaillie par la presse qui m’a dit que, d’après les sondages, j’avais gagné ce débat.En un éclair, cela a changé ma vision du monde. Je me suis rendue compte que tout cela n’est qu’un jeu ils ont très peur que nous soyons entendus car ce que nous avons à dire résonne très fortement chez les citoyens des États-Unis.Les mouvements de la société civile sont en pleine expansion. Les États-Unis sont un peu comme une maison rongée de l’intérieur par les termites et sur le point de s’écrouler. À ce moment là, nous, membres du Green Party, devrons être prêts à incorporer un discours politique à ce mouvement social.

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Pour le moment, c’est plus ou moins le black out. Ils ont mis l’accent sur Bernie Sanders pour leur « quota » progressiste, mais ses jours sont comptés. Tout d’abord, il est derrière Hillary Clinton dans les sondages. Ensuite, le Parti démocrate sait très bien à quel moment tuer la campagne du candidat progressiste. Ce que Bernie Sanders tente de faire, cela a été tenté depuis des décennies.En 1972, George McGovern, un candidat progressiste, a remporté l’investiture. Depuis, le Parti démocrate a modifié sa structure pour que cela ne se reproduise jamais : il a créé les « Super Tuesday », qui exigent énormément d’argent pour diffuser des publicités télévisées dans plusieurs États à la fois. De même pour les « super délégués » [souvent des anciens cadres du parti qui ont le choix de soutenir qui ils veulent lors des primaires], qui ne sont pas choisis par la base.Le Parti démocrate a donc de nombreuses stratégies pour liquider les campagnes comme celle de Bernie. Et il le fera. Cela deviendra évident lors du Super Tuesday. Le candidat progressiste au sein du parti démocrate, c’est un écran de fuméeCe parti continue à marcher vers la droite, toujours plus proche des entreprises.

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La guerre est un outil très efficace si votre objectif est de vous faire des ennemis et de créer du terrorisme ou de vendre des armes. Mais c’est un désastre absolu pour toute personne qui a un cœur qui bat sur cette planète.

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Nous avons créé le groupe État islamique, nous pouvons l’arrêter. Il faut un embargo sur les armesen commençant par les États-Unis puisque nous contrôlons la plupart des armes. Nous pouvons convaincre les Russes de marcher avec nous. Nous pouvons exiger que nos amis saoudiens cessent de financer l’organisation État islamique, nous pouvons demander à nos amis turcs de fermer leur frontière avec la Syrie. Nous pouvons demander à l’Irak et à nos alliés d’arrêter d’acheter le pétrole que vend le groupe État islamique.Bombarder une force terroriste ne la fait pas disparaître, au contraire. Cette leçon, nous l’avons apprisedepuis le Vietnam. Ce qui nous attend, c’est le retour à l’âge de pierre. Et changer l’opinion de la population sur cette question n’est pas un problème. À vrai dire, je pense que nous avons déjà gagné.

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