À retrouver également ici : Une presse égyptienne muselée
A peine au pouvoir Sissi fait emprisonner les journalistesde la Chaîne Al-Jezira, accusés de soutenir les Frères musulmans. En Août dernier, il ratifie une loi antiterroriste qui restreint d’autant plus la liberté des journalistes et prévoitune amende très lourde (de 23 000 à 58 000 euros) pour ceux qui rapporteraient de « fausses » informations sur des attentats ou des attaques contre les djihadistes, c’est-à-dire qui iraient à l’encontre des communiqués officiels. De quoi museler encore plus… « Aujourd’hui, la presse privée dite indépendante, qui a émergé dans les années 2000, s’est alignée sur les positions du gouvernement afin de préserver les liens qui unissent ses propriétaires, de gros hommes d’affaire égyptiens, et de maintenir leurs intérêts dans des secteurs comme le pétrole », souligneMarianna Ghiglia, doctorante à l’université d’Aix-Marseille (IREMAM) dont les recherches portent sur la presse privée en Egypte. Al-Masr Al-Youm fait partie de ces journaux. Le journaliste que nous avons au bout du fil parle très bien français mais notre interview tourne en boucle. « Tous les journalistes partout dans le monde s’imposent des limites », répond-il à toutes nos questions sur la censure. Pour pouvoir exister en tant que média alternatif en Egypte il faut être en ligne et en anglais, car le lectorat est restreint. C’est le cas de Daily News Egypte créé en 2005.« A part la loi antiterroriste, qui finalement est une censure claire, les autres formes de sanction ne sont pas aussi formelles, on vous donne des avertissements, parfois ça peut être violent, mais il n’y a pas de frontière bien définie », explique Eduard Cousin, le rédacteur en chef. Fondé en 2013, par l’ancienne rédaction de la version anglophone d’Al-Masr Al-Youm, Mada Masr (Sur l’Egypte) est un bel exemple de presse alternative. L’équipe est propriétaire de son journal et cherche à créer un nouveau modèle économique pour les médias, plus orienté « vers l’engagement civique que vers la puissance et la propagande ». Le site propose aussi une version en arabe. Ces deux médias dénoncent principalement les manquements aux droits de l’homme.
Heureusement notre gouvernement “socialiste” est là pour rappeler à l'Egypte et son dictateur en uniforme les valeurs démocratiques et l'engagement de la France envers les droits de l'homme.