Source : Julien Coupat: «La loi travail est l'affront qui fait monter au front» (Mediapart)
«Ce que nous faisons, c'est plutôt mettre à nu les opérations adverses, arracher le voile de légitimité dont les institutions s'enveloppent pour déployer leurs misérables stratégies, pour habiller leurs petites manœuvres. Quand le pouvoir décide de nous éliminer politiquement, il dépêche la police antiterroriste, se cache sous le masque et le langage de la justice, prétexte tout un luxe d'enquêtes, de procédures, de faux procès-verbaux, d'expertises bidons, etc. Mais la vérité nue, c'est qu'il veut nous détruire et que la justice antiterroriste est le meilleur instrument à cet effet. De même, quand le pouvoir éborgne des manifestants, leur fracasse le crâne à coups de gourdin en plastique ou leur balance des grenades en pleine tête, il est question de « maintien de l'ordre », de « projectiles » lancés par on ne sait qui, d'enquêtes et de contre-enquêtes encore, de « police des polices », etc. Cette blague ! L'appareil d'État est une mafia qui a réussi, la police une bande armée, la prison du kidnapping impuni, le nucléaire une menace de mort faite à toute tentative de bouleversement politique, l'impôt un braquage avec consentement, etc. Les institutions sont des mystifications auxquelles on voue en France un culte aussi incompréhensible qu'au cargo en Mélanésie. Et il y a toute une guerre, une guerre sourde et tapageuse à la fois, pour maintenir à flot cette cité de rêve qui ne cesse de s'enfoncer dans les lagunes du temps.»