L’Etat au service des finalités de l’entreprise
AU cours de la dernière période, dans un climat entretenu de « guerre économique », les impératifs de la concentration capitaliste et de la concurrence mondiale entraînent une mobilisation de l’appareil d’Etat au service des finalités de l’entreprise dominante, favorisant le transfert du pouvoir vers les bureaucraties gouvernementales, qui contrôlent les moyens d’intervention, et sont en mesure,d’agir avec célérité. Financement et Orientation des investissements, restructuration et concentration des entreprises, commandes publiques et conquête des marchés extérieurs sont négociés et arrêtés dans le cadre d’une concertation discrète et permanente entre les technocraties des secteurs Public et privé, issues du même milieu, partageant des objectifs communs et pratiquement interchangeables. Dans le même temps, l’essentiel du coût de la « modernisation » chômage, formation, revenu minimum, police des immigrés et contrôle social des victimes est transféré su : la collectivité.
Aujourd’hui, les plus importantes décisions qui engagent l’avenir se préparent et s’élaborent dans les cabinets ministériels et les grandes. directions de l’administration centrale, sous l’impulsion ou l’arbitrage du premier ministre ou du président de la République, en concertation avec lei intérêts dominants et légitimées par des impératifs strictement économiques – respect des grands équilibres compétitivité, horizon 1993… Dans la plupart des cas, le Parlement n’est même pas saisi. Prenant pour exemple la direction du Trésor, Yves Mamou a bien montré, après d’autres, comment fonctionnaient ces « machines de pouvoir » (3).
Au moment où le Parlement est en mesure de se démocratiser, il a cessé de faire la loi.