À retrouver sur mon blog perso : COP21 : “Une déclaration de guerre”
Pour commencer, même si on a assisté à un recul de ceux qui ont un puissant intérêt particulier à faire capoter un accord sur le climat, il s’agit peut-être tout simplement d’un repli tactique. Qui va croire que les pays exportateurs de pétrole, l’industrie des énergies fossiles qui pèse cinq mille milliards de dollars et les cohortes de politiciens à son service vont tirer leur révérence du jour au lendemain sans rien dire ? « Le mouvement pour le climat est en marche et prend de la vitesse, de sorte que le secteur des énergies fossiles passera les prochaines années et décennies sous les projecteurspour toutes les mauvaises raisons possibles », écrit après la COP21 Brian Ricketts, le secrétaire général de l’Association européenne du charbon et de la lignite, dans une lettre aux membres de son organisation. « Cette position n’est pas tenable, et l’industrie ne doit plus se laisser faire ». Une déclaration de guerre.
Une odeur de pétrole plane d’ailleurs sur l’accord de Paris lui-même, moins à cause des mots qu’il contient qu’à cause de ceux qu’il omet.
Les énergies fossiles sont, et de très loin, la cause numéro un du réchauffement climatique. Si l’on veut conserver la moindre chance d’éviter la catastrophe, plus de 80% des réserves connues de pétrole, de charbon et de gaz doivent rester pour l’éternité là où elles se trouvent actuellement : sous terre. Et pourtant, les mots « énergies fossiles » n’apparaissent pas une seule fois dans les 32 pages de l’accord. Idem pour « dioxyde de carbone » ou « CO2 ». Aucune mention non plus d’une éventuelle taxe carbone, ou de la suppression des 500 milliards de dollars de subventions versés chaque année aux énergies fossiles.