À retrouver sur mon blog perso : Les criminels aux cols blancs, nos terroristes au sommet de l'Etat
Aujourd’hui, à Harmignies, sur les 250 travailleurs que comptait l’usine à sa fermeture en 1987, 116 sont morts et 49 sont malades. Un bilan déjà lourd auquel il faut ajouter les personnes malades n’ayant jamais travaillé dans l’usine.Les épouses, par exemple, qui manipulaient les vêtements plein d’amiante de leurs maris pour les laver, mais aussi les riverains. C’est ainsi que Françoise Jonckheere, dont le mari (décédé en 1987) travaillait à l’usine de Kapelle-op-den-Bos, et qui habitait à proximité de l’usine, a contracté un cancer de la plèvre en 1999, qui l’a emportée en 2000. Trois de leurs fils sont aussi décédés de cancers de l’amiante. La plainte déposée par Françoise Jonckheere avant son décès a fini par aboutir : en novembre 2014, le tribunal civil de Bruxelles a condamné la société Eternit à verser 250 000 euros à la famille Jonckheere.
En Belgique, comme ailleurs en Europe et dans le reste du monde, les victimes de l’amiante se battent pour que les responsables de leurs souffrances soient condamnés au pénal.En France, le dossier patine. Il y a eu un espoir en Italie, en juin 2013, avec la condamnation à 18 ans de prison de Stephan Schmidheiny, ancien directeur d’Eternit, pour le décès de près de 3 000 (!) ouvriers. Mais la Cour de cassation a annulé ce verdict en novembre 2014 et a acquitté l’accusé, jugeant les faits prescrits.