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Billet de blog 23 janvier 2016

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Le génocide birman que la communauté internationale ne veut pas voir

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 Le génocide birman que la communauté internationale ne veut pas voir


Évalués aux environs d’un million par les chercheurs – le recensement officiel de 2014 ne les a même pas pris en compte –, les Rohingyas sont devenus de fait apatrides en 1982 lorsqu’une loi de la dictature du général Ne Win les a privés de la citoyenneté. Ce qui les privait du même coup de la possibilité de travailler et d’avoir accès aux maigres services de l’État. Désespérés, des milliers d’entre eux ont tenté de fuir vers le Bangladesh voisin, la Malaisie, ou la Thaïlande.Immigrants illégaux, ils y sont devenus la proie des trafiquants de main-d’œuvre.


La quasi-totalité des Rohingyas a été privée de toute liberté de mouvements, d’accès à la nourriture et à l’eau potable, de soins médicaux, de travail et d’éducation. « J’ai vu beaucoup de camps lorsque j’étais responsable des secours d’urgence de l’ONU », déclarait en 2012 le sous-secrétaire général des Nations unies pour les affaires humanitaires, en visite dans les camps de l’État de Rakhine, « mais les conditions ici sont parmi les pires ».

La plupart de ces camps sont aménagés dans des secteurs inondables pendant la saison des pluies, manquent de latrines, de dépôts d’ordures, d’eau propre et sont cernés par de véritables égouts à ciel ouvert. Médecins sans frontières, principal fournisseur d’aide médicale à près de 700 000 personnes dans le nord de l’État, en a été chassé par le gouvernement birman fin février 2014 pour avoir rendu publiques les violences dont venaient d’être victimes les Rohingyas à Maungdaw.

Selon une étude du département de droit de l’Université de Yale, publiée en octobre dernier (voir l’onglet Prolonger), les atrocités perpétrées par les forces de sécurité, la police et des civils locaux à l’encontre des Rohingyas semblent répondre aux trois critères qui caractérisent le crime de génocide aux termes de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide. Les victimes appartiennent à un groupe, tel que précisé par la Convention. Les actes perpétrés figurent dans la liste mentionnée par la Convention. Et ils ont été commis avec l’intention de détruire le groupe, en partie ou en totalité.

« À la lumière de ces conclusions, écrivent les auteurs du rapport, les Nations unies devraient adopter une résolution en vue d’établir une commission d’enquête sur la situation des droits de l’homme dans l’État de Rakhine, au Myanmar. […] La commission devrait être chargée d’établir les faits et les circonstances, qui ensemble pourraient indiquer qu’un génocide a eu lieu ou est en train de se dérouler. Le mandat confié à la commission devrait lui assigner la tâche d’identifier les auteurs de ces crimes. »


Pendant ce temps, les pays occidentaux se bousculent pour profiter des richesses naturelles du pays, et enchaînent les accords économiques avec les militaires au pouvoir. Les grandes démocraties gardent toujours le sens des priorités.

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