Les peuples bédouins victimes de l'apartheid israélien
Al-Araqib est l’une des trente communautés bédouines que le gouvernement israélien refuse de reconnaître. Jugé illégal, le village a été détruit plus de 90 fois depuis 2013. « Village non reconnu, ça veut dire pas d’électricité, pas d’eau, pas d’écoles, pas d’hôpitaux, pas de routes, déplore Aziz Abou Madigan, un des fils du chef du village. Nous sommes des citoyens israéliens, mais le gouvernement nous traite comme des ennemis. »
En janvier, la Cour suprême a balayé leur dernier espoir, en jugeant que la terre qu’ils revendiquent « appartient à l’État d’Israël » et qu’« ils n’ont aucun droit » d’en disposer. Comme eux, environ 200 000 Bédouins, qui représentent 12 % de la minorité arabe du pays, vivent dans le sud du désert du Néguev. Mais l’État tente depuis plusieurs années de les déplacer. En 2013, la Knesset a adopté le projet de loi « Begin-Prawer », qui prévoyait la relocalisation et l’urbanisation de 50 000 Bédouins. Un plan finalement retiré à la suite de pressions internationales et de violentes manifestations de la part de la communauté
« Bien sûr, nous observons des avancées pour les Bédouins. Il y a des médecins, des avocats. Les femmes commencent à travailler et ont moins d’enfants, concède-t-elle. Mais la vérité, c’est que peu de Bédouins vont jusqu’à l’université, et même s’ils y vont et étudient l’ingénierie, ils finiront professeurs. Car personne ne les embauchera en tant qu’ingénieur en Israël. » Selon le bureau central des statistiques israélien, en 2013, seuls 1,3 % des 284 500 employés dans le secteur de la technologie étaient des Arabes.