Les préoccupations économiques et commerciales prennent le pas sur toute considération sanitaire
Dans les jours qui suivent l’explosion du réacteur, plusieurs pays prennent des mesures de prévention. Les Pays-Bas interdisent la consommation de lait. La Suède, la République fédérale allemande et la Pologne prohibent les fruits et légumes frais. L’Italie interdit la consommation de légumes verts pour les enfants et les femmes enceintes, et distribue de pastilles d’iode. Mais en France, aucune mesure n’est prise. Le directeur du SCPRI affirme, dans son intervention au journal télévisé de TF1 le 29 avril 1986, que l’accident « ne menace personne actuellement, sauf peut-être dans le voisinage immédiat de la centrale ».
« On aurait pu donner l’ordre de maintenir le bétail dans les étables et de le nourrir avec le stock de foin non contaminé, souligne Martial Château, du réseau Sortir du nucléaire. Au lieu de cela, l’État a préféré l’absence de précautions. » Les préoccupations économiques et commerciales prennent le pas sur toute considération sanitaire.
« L’analyse de l’expertise des fichiers du Dr Vellutini, seul endocrinologue en Haute Corse ayant exercé avant et après 1986, révèle une augmentation de 117 % dans la proportion de consultants pour des problèmes thyroïdiens, par rapport aux autres pathologies endocriniennes après 1986. » En clair, le nombre de personnes consultant leur médecin pour des problèmes thyroïdiens a plus que doublé après 1986. « L’absence de registre de cancers dans chaque département rend impossible une étude nationale »
En juillet 2013, une étude italienne [11] fait état d’une forte augmentation en Corse des maladies de la thyroïde, dont des cancers, après le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986. Mais cette étude est aussitôt jugée « non concluante » par la ministre de la Santé Marisol Touraine.