minimoiKS (avatar)

minimoiKS

Abonné·e de Mediapart

280 Billets

0 Édition

Billet de blog 27 décembre 2015

minimoiKS (avatar)

minimoiKS

Abonné·e de Mediapart

“Cela a fait resurgir la période de racisme décomplexé des années 60-70”

minimoiKS (avatar)

minimoiKS

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À retrouver sur mon blog perso : “Cela a fait resurgir la période de racisme décomplexé des années 60-70”


Une salle de prière musulmane avait déjà été profanée à Propriano, en avril 2015. © DR

« Cette attaque d'une mosquée en Corse est le symbole de toute la violence réelle et symbolique d’être un musulman aujourd’hui en France. Dans les rangs de “la génération des parents”, qui n’est pas engagée, politisée, cela a fait resurgir la période de racisme décomplexé des années 60-70. » La nouveauté, appuie le chercheur, entre le début et la fin de l’année 2015, la première et la seconde vague d’attentats, « c’est la complicité du gouvernement qui alimente le climat islamophobe ambiant ». La France, où vit la plus grande communauté musulmane d’Europe, avec quelque cinq millions de membres, a connu 274 actes et menaces antimusulmans au premier semestre 2015, selon l’Observatoire national contre l’islamophobie (ONCI), l’instance du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui recense les plaintes déposées et transmises au parquet par la police ou la gendarmerie.

Un chiffre en hausse de 281 % par rapport à la même période l’an dernier, au cours de laquelle 72 actes anti-musulmans avaient été répertoriés, beaucoup plus bas que les statistiques du CCIF qui, elles, se fondent sur les déclarations des citoyens. « Mais très peu de ces actes de discrimination ou de violences envers des institutions ou des personnes donnent lieu à des arrestations et des procès », dénonce Marwan Muhammad. C’est toute la complexité de la définition juridique de l’islamophobie en France, qui suggère une « peur » collective de l'islam mais qui au fil des années, définit tout acte, sentiment, préjugé à l'encontre de personnes musulmanes ou supposées telles.

Ce samedi, et malgré un énorme dispositif sécuritaire, la tension était toujours palpable à Ajaccio. Une nouvelle manifestation en soutien aux pompiers et policiers agressés dans le quartier des Jardins de l’Empereur, débutée dans le calme, a tourné à l’émeute en milieu d’après-midi. Quelques 300 manifestants, selon France 3 Corse ViaStella, ont forcé un barrage avant de tourner les talons devant les murs de CRS et de gendarmes postés au pied des immeubles, vers d’autres « quartiers à problèmes ». « Pétards, slogans, tags, Putains d’arabes de merde sortez !, lancent des manifestants », a décrit un journaliste d’i-Télé sur Twitter. Au même moment, des manifestants ou sympathisants déversaient sur le réseau social une rage ouvertement raciste et islamophobe. À l’image de ce twittos qui, se présentant comme « DirCab souverainiste encarté Les Républicains », a posté : « La bataille de Corse prend corps. Demain nous rendrons la France aux Français. Le temps des urnes est dépassé »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.