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Billet de blog 29 janvier 2016

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« On vit une époque où la justice n’est pas avec nous, elle est avec les patrons »

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« On vit une époque où la justice n’est pas avec nous, elle est avec les patrons »


Le 12 janvier dernier, le tribunal correctionnel d’Amiens (Somme) condamnait à deux ans de prison, dont neuf mois ferme, huit anciens salariés de l’usine de pneus Goodyear pour avoir retenu en janvier 2014, durant trente heures, deux cadres du site. Neuf mois ferme alors qu’il n’y a aucun plaignant à la barre, les plaintes ayant été retirées, seul reste le zèle d’un parquetier. Neuf mois ferme alors que cette « séquestration » sans violences physiques, c’était un geste de désespoir, de révolte d’une classe ouvrière, épuisée par un conflit social interminable pour sauver son usine et livrée au drame du chômage dans une région où il n’y a plus de travail. Le lendemain de l’annonce de ce jugement aussi sévère qu’inédit, un autre tribunal correctionnel, celui d’Angoulême (Charente), condamnait le groupe Saft, multinationale française éclatante, leader mondial des batteries de haute technologie (678,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014), à 10 000 euros d’amende pour mise en danger de la vie d’autrui.


Deux jugements. Deux juridictions. Deux violences. Deux poids. Deux mesures. Les faibles, les fourmis durement sanctionnés ; les puissants, les géants très faiblement punis. « Neuf mois de prison ferme pour les Goodyear qui défendent leur boulot sans faire de mal et 10 000 euros d’amende pour Saft qui nous empoisonne, nous tue et dégage des millions de profit, c’est disproportionné et injuste... »


Qu’un petit tribunal correctionnel nous donne raison, c’est énorme. 10 000 euros d’amende, c’est effectivement dérisoire pour un groupe comme Saft. Quand j’ai poursuivi Carrefour pour non-respect du Smic, la condamnation fut de quatre millions d’euros. Et le non-respect du Smic, ce n’est pas mortel comme le cadmium. Mais on vit une époque où la justice n’est pas avec nous, elle est avec les patrons »

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