D'entrée de jeu, il est important de noter que les États-Unis ne sont plus ni la première puissance économique, ni la première puissance militaire du monde. Dans le premier cas, ils ont été évincés par la Chine et dans le second cas, par la Russie. La France ne devrait plus faire partie du G7. Ceci dit, nous comprenons pourquoi il y a tant de gesticulations politiques et diplomatiques de la France au Sahel et en Europe. La pression de perdre la première place sur deux fronts importants qui permettaient d'asseoir leur hégémonie, pousse les États-Unis, à vouloir entraîner le monde dans une guerre à travers l'OTAN. En temps normal, lorsque les Russes font les démonstrations de leurs nouvelles prouesses en matière d'armements, les États-Unis répondent en démontrant au monde entier qu'ils peuvent égaler cette force de frappe, sinon la dépasser. Cette fois-ci, ça ne marche pas. Les Russes ont pris, pas une seule, mais plusieurs longueurs d'avance sur les États-Unis (estimées à près de 10 à 15 années).
Essayons d'être lucides dans nos jugements, parce que les médias occidentaux, une fois de plus, sont dans leurs sales besognes. Celle de présenter Le Président Vladimir Putin à longueur de journée, comme un personnage méchant, dictateur, paranoïaque, qui veut détruire le monde, alors que c’est tout le contraire. On lui prête, tous les noms. Comme toujours, certains individus dans leur légèreté négligent le pouvoir des mots, mais ce dernier est le meilleur outil qui permet de travestir la pensée, travestir la vérité et travestir l'esprit des individus. L’exemple éloquent sous nos yeux, est le pouvoir des médias, qui tire toute sa substance du pouvoir des mots. Ce qui produit un effet absolument dévastateur sur les populations quelles qu'elles soient à travers le monde. Il faut mettre fin à ce mercenariat médiatique et ceci n'aura de succès que dans une logique de rapport de force [5]. Toute raison gardée, loin de nous l’idée de dire que nous cautionnons l’invasion d’un pays souverain par un autre pays. Ce qui est contraire au droit international. Mais la question n’est pas celle-là. Ici il est question de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés. Les sept épisodes qui suivent nous éclairent sur l'enchainement des événements. Ils donnent une vue macro de la géopolitique mondiale et mettent la lumière sur les manipulations du monde occidental.
Épisode 1 : Accord entre les États-Unis et la Russie
Au cours de l’été 1990, il y a eu une entente entre les États-Unis et la Russie sous les présidences de Mikhaïl S. Gorbatchev et George W. Bush Père. Cette entente, bien que ne faisant pas l’objet de signatures formelles inscrites sur un document officiel. Elle était l’expression d’une acceptation expresse entre les deux hommes, à l’issue des discussions sur la sécurité dans le monde. Étant donné que : D’une part, les deux hommes représentaient à ce moment deux grandes puissances économiques, militaires et représentaient respectivement leurs peuples. D’autre part, du fait qu’ils l’avaient fait en toute conscience pour garantir la sécurité de leurs peuples et par ricochet celle de l’Humanité. La transmission de cet accord d’un gouvernement à un autre devrait se faire de façon tacite. Dans cet accord, George W. Bush Père donnait sa parole à Mikhaïl S. Gorbatchev que les pays de l'est et tout pays proche des frontières russes, ne devrait pas entrer dans l'OTAN. Nous déplorons le fait que cet accord n’ait pas eu la portée escomptée.
Épisode 2 : Violation d’une entente fondamentale pour la sécurité.
Catastrophe géopolitique majeure, en 2001 sous la présidence de Boris Yeltsin, la Russie, tellement affaiblie, constate impuissante que la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque, entre dans L'OTAN en 1999. Ensuite, la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, Slovaquie (Tchécoslovaquie) et la Slovénie, entrent dans l'OTAN en 2004. Violant ainsi les accords passés entre les États-Unis et la Russie et faisant bénéficier aux adhérents la protection de l'OTAN. C'est ainsi que la Russie voit tous les efforts opérés depuis des lustres pour protéger son territoire s'effondrer.
Épisode 3 : Ukraine comme symbole de la puissance
Deux territoires stratégiques restent hors du contrôle de l'OTAN. Il s'agit de la Biélorussie et de L'Ukraine. Comme vous le savez, l'occident, toujours plus gourmand, souhaite enrôler ces deux territoires dans l'OTAN. L'objectif étant d'isoler la Russie et de la faire disparaître comme puissance. La Biélorussie tranche très vite en décidant de ne pas rejoindre l'OTAN, restant ainsi un allié indéfectible de la Russie. Rappelons que Zbigniew Brzezinski (Conseiller du Président Carter et du Président Obama) dans son livre intitulé : « Le Grand échiquier - l'Amérique et le reste du monde » [2], écrit que : "Si les USA arrivait à arracher l'Ukraine sous l'influence russe, la puissance russe dans le monde finirait pour toujours ". Ceci constitue l'enjeu fondamental, car en théorisant cela, il place l'Ukraine comme un enjeu symbolique, à la fois géopolitique et géo-stratégique. Ce qui sous-entend que le contrôle de l'Ukraine devient la clé de l'existence en tant que puissance militaire ou pas entre les États-Unis et la Russie. En d'autres termes, si la Russie contrôle l'Ukraine, elle retrouvera toute sa place en tant que puissance dans le monde. Au cas contraire, alors ce serait terminé pour la Russie en tant que puissance. Cher(e)s fidèles lectrices et lecteurs, ceci constitue le fer de lance de l'actuelle crise en Ukraine. Nous ne devons pas nous laisser enfumer par les médias occidentaux dont le seul souci est de masquer la réalité et orienter nos opinions vers ses désirs diaboliques.
Épisode 4 : La crise des missiles de Cuba en 1962
Dans cette quête de contrôle de l'Ukraine, le patriotisme sans faille russe met en difficulté l'occident. Ces derniers procèdent par des coups bas de toute forme. C'est ainsi qu'en 2014, la Russie décide de reprendre la Crimée à l'Ukraine. Dans le même temps les territoires de l'est de l'Ukraine, c'est-à-dire le Donbass, constitué de Donetsk et Lougansk, proclament leurs indépendances. S'en Suivent toutes les tractations que nous avons observées jusqu'à l'exclusion de la Russie du G8 en 2014.
Pour bien comprendre cette situation, nous allons invoquer la crise des missiles de Cuba en 1962 [3]. En guise de rappel, en 1962, Nikita Kroutchev décide d'installer des missiles à Cuba. Les Américains trouvent la démarche extrêmement menaçante, d'autant plus que Cuba se trouve à juste quelques kilomètres des côtes de la Floride. C’est ainsi que le Président Kennedy exige le démantèlement de ces missiles et laisse planer la menace d’une troisième guerre mondiale au cas contraire. Nous avons donné totalement raison aux États-Unis, car cela mettrait en péril leur sécurité. Mais, si cette situation n'est pas tolérable aux larges des côtes américaines, pourquoi le serait-elle aux larges de la Russie ?
Épisode 5 : Démonstration de force de la Russie
Au cours de la guerre en Syrie et durant les différentes présentations de la puissance militaire, nous avons vu les démonstrations époustouflantes de l’armée russe. La Russie dispose aujourd’hui des missiles balistiques intercontinentales à têtes multiples, capables de défier les systèmes de détection. Elle possède des missiles de croisières supersoniques à propulsion nucléaires, ayant des rayons d’action beaucoup plus grand, ce qui les rend pratiquement indétectables. Elle possède aussi des drônes sous-marins cent fois plus petites qu’un submersible, qui peuvent se déplacer à des profondeurs record et transporter une charge nucléaire. Tous ces lanceurs hypersoniques, ont été testés et utilisés depuis des navires de surface, depuis des avions bombardiers et depuis des camions. Leurs vitesses sont telles que l’armée russe peut détruire en quelques secondes ou minutes, ce qu’elle veut à partir de n’importe quel point de notre planète. Tout ceci sans être détectée par les radars en possession par l’armée américaine, C'est-à-dire qu’avant même que les radars se rendent compte qu’ils doivent commencer leurs détections, le chaos sera créé.
Épisode 6 : Stratégie américaine
Les États-Unis et leurs alliés sont dans une logique d'encerclement de la Russie violant ainsi tous les accords. Y compris les accords du droit international et les accords précédemment passés entre les dirigeants des États-Unis et ceux de la Russie. La stratégie des États-Unis est simple, vouloir enrôler tous les voisins de la Russie dans l'OTAN pour ainsi susciter une réaction de la Russie et légitimer l’agression de l'OTAN sur la Russie. C'est une stratégie classique. Ils se rendent bien compte que cette stratégie ne pourra jamais marcher au vu du contexte géopolitique et de la puissance indiscutable de l'armée russe. Toute guerre entre les puissances, serait nucléaire et impossible à circonscrire. Toutes les grandes capitales mondiales seraient violemment touchées peu importe le lieu où la guerre prendra naissance.
Épisode 7 : l’Assaut final
Tout récemment, la sous-secrétaire d'État aux affaires politiques, Victoria Nuland a menacé d’écraser l’économie russe [1] et a exigé la démission du président Vladimir Putin. Ce dernier, ayant bien compris la logique occidentale, va essayer d'anticiper, puisque, la ligne rouge est franchie par l'OTAN. Remarquons qu’une fois de plus, les États-Unis avaient déjà enclenchée leur stratégie, manigancée avec la Grande Bretagne. Il est important de noter que les autres membres de l’OTAN, sont tous manipulés par les États-Unis afin d’atteindre ses objectifs machiavéliques. Les gesticulations de la France, ne changent en rien le fait qu’elle soit un pays vassal des États-Unis. Le président Macron, dans sa diplomatie maladroite, en allant rencontrer le Président Vladimir Putin, ce dernier a bien compris que c’est de la haute manipulation, comme quoi le garçon de course de l’occident était dans sa sale besogne. On ne peut à la fois être juge et partie. Il en a fait les frais de sa visite à Moscou. Cette stratégie consistait à faire écran en distrayant la Russie. Pendant ce temps les États-Unis mettent la pression sur le Président Volodymyr Zelenskyy. Afin qu’il signe l’accord de son enrôlement dans l’OTAN pour ainsi bénéficier de la protection de l’OTAN. Au grand jour, les États-Unis auraient enlisé le monde dans une guerre inutile. Mais, ils ont la malchance d’avoir en face d’eux un personnage sage, intelligent et clairvoyant qu’est Putin.
Les États-Unis oublient qu’ils lui sont redevables. En 2001, lors des attentats du 11 septembre, Vladimir Putin avait été l’un des premiers, sinon le premier à appeler le Président G. W. Bush fils, pour manifester sa compassion et proposer immédiatement son aide en matière de services secrets pour aller à la recherche d’Oussama Ben Laden. A cette époque, Putin était allé beaucoup plus loin en manifestant le désir d’adhésion de la Russie à l’OTAN, bien sûr sous certaines conditions. Cela auraient pu faire l’objet des discussions entre les Etats-Unis, les pays membres et la Russie. Hélas rien n’a été fait dans ce sens. La proposition avait été bottée en touche. Poussant Putin à conclure que : « l’OTAN est tout sauf une organisation pacifique ». C’est ainsi qu’il se lance a la recherche des solutions alternatives pour garantir l’existence de la Russie en tant que Grande puissance dans le monde.
Référence :
[1] Ce qui suit est la transcription d'une entrevue avec Victoria Nuland, sous-secrétaire d'État aux affaires politiques, diffusée le dimanche 30 janvier 2022 sur « Face the Nation ».
https://www.cbsnews.com/news/transcript-victoria-nuland-face-the-nation-01-30-2022/
[2] Zbigniew Brzezinski, 17 Mars 2000, « Le Grand échiquier: l'Amérique et le reste du monde», Editions Bayard.
[3] Robert Kennedy, 31 Octobre 2001, « 13 jours - La crise des missiles de Cuba», Editions Grasset.
[4] Le différents discours du Président Vladimir Putin, des Responsables Ukrainiens et des responsables de l’OTAN