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Billet de blog 29 juillet 2023

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L'impact d'une monnaie forte sur les exportations et les importations d'un pays

L'impact d'une monnaie forte sur les exportations et les importations d'un pays - Taxe Implicite et subvention cachée.

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1.     Introduction

Une monnaie forte, c'est-à-dire une devise nationale qui a une valeur élevée par rapport aux autres devises étrangères, peut avoir un impact significatif sur les échanges commerciaux d'un pays. D'une part, elle agit comme une taxe sur les exportations du pays, rendant ses produits plus chers pour les acheteurs étrangers. D'autre part, elle agit comme une subvention sur ses importations, car les biens étrangers deviennent relativement moins chers pour les consommateurs nationaux. Avec une monnaie arrimée à l’euro qui est une monnaie forte, les pays de la zone Franc CFA sont exactement dans ce registre. Examinons comment ce phénomène influence l'économie d'un pays.

2.     Taxe indirecte sur les exportations

Lorsqu'une monnaie nationale est forte, les produits et services exportés depuis le pays deviennent plus coûteux pour les acheteurs étrangers. En effet, ces derniers doivent échanger davantage de leur propre devise contre la devise forte du pays exportateur pour acquérir les biens. Cette augmentation du prix des exportations rend les produits nationaux moins compétitifs sur les marchés internationaux, ce qui peut entraîner une baisse des ventes à l'étranger. Par conséquent, les entreprises exportatrices peuvent être confrontées à des difficultés financières, une réduction de leurs bénéfices et des pressions sur l'emploi.

3.     Subvention sur les importations

En revanche, une monnaie forte offre un avantage aux consommateurs nationaux lorsqu'ils achètent des produits étrangers. Ces biens deviennent relativement moins chers par rapport aux produits nationaux, incitant les consommateurs à opter pour des importations. Cette augmentation des importations peut entraîner un déséquilibre commercial, car les dépenses nationales sur les biens étrangers augmentent tandis que les revenus générés par les exportations diminuent. Dans certains cas, un déséquilibre commercial excessif peut affaiblir la balance commerciale globale d'un pays.

4.     Conséquences économiques

Une monnaie forte peut avoir des conséquences économiques importantes sur la compétitivité d'un pays, son taux de croissance et son emploi. Une augmentation des exportations favorise généralement la croissance économique en stimulant la production et en créant des emplois dans les secteurs exportateurs. En revanche, une augmentation des importations peut avoir un impact négatif sur les industries nationales qui font face à une concurrence étrangère accrue.

5.     Politiques monétaires et économiques

Face à une monnaie forte, les gouvernements peuvent mettre en œuvre des politiques monétaires pour tenter de maintenir leur compétitivité sur les marchés internationaux. Ils pourraient opter pour des interventions sur le marché des changes, des politiques de taux d'intérêt ou d'autres mesures pour influencer la valeur de leur devise.

6.     Conclusion

Une monnaie forte a un effet complexe sur l'économie d'un pays. Alors qu'elle agit comme une taxe indirecte sur les exportations, rendant les produits nationaux plus chers pour les acheteurs étrangers, elle agit également comme une subvention sur les importations, rendant les biens étrangers relativement moins coûteux pour les consommateurs nationaux. Une gestion prudente de la politique monétaire et économique est essentielle pour équilibrer les effets positifs et négatifs d'une monnaie forte sur l'économie nationale.

7.     Référence

[1] Philippe Hugon, « L'informel » ou la petite production marchande revisités quarante ans après », Mondes en développement 2014/2 (n° 166), p. 17-30. DOI 10.3917/med.166.0017

[2] Feige, E. 1979. «How Big Is the Irregular Economy? » Challenge 22: 5–13. 

[3] Cagan, P. 1958. «The Demand for Currency Relative to the Money Supply.» Journal of Political Economy 66: 302–28.

[4] Bruno Lautier, « Secteur informel et emploi : l'enseignement des pays sous développés », Revue Tiers Monde 2013/2 (n°214), p. 151-167.

DOI 10.3917/rtm.214.0151

[5] Loayza, N. 1997. «The Economics of the Informal Sector: a Simple Model and Some Empirical Evidence from Latin America. » World Bank Policy Research Working Paper No. 1727. World Bank, Washington, DC.

[6] Site internet de Petro-Canada :

https://www.petro-canada.ca/fr/personnel/a-propos-petro-points

Consulté le 07 Août 2020 à 22h 05

[7] Site internet de l’Agence Ecofin

https://www.agenceecofin.com/

Consulté le 07 Août 2020 à 23h 00

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Impact © Dorien

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