Le mouvement social des gilets jaunes enseigne plusieurs choses : oui la politique 2.0 est née, une fenêtre d'exploration ou de grogne peut vite s'ouvrir ou se refermer. Elle peut faire du bruit, orienter l'opinion comme les clameurs de la presse écrite au moment de l'affaire Dreyfus. Les gilets jaunes font entrer notre pays dans le XXIème siècle. On y est. Des agitations polymorphes, aux convictions politiques variées se succèdent autour de causes très concrètes qui touchent à la vie des gens : la taxe sur l'essence, les heures supplémentaires non payées chez 'les gyrophares bleus' pour n'en citer que deux. Les actions prennent des formes tangibles pour rappeler que derrière un écran, il y a une vie une pensée réelle et pas seulement virtuelle : ouverture des péages sur autoroutes, positionnement et destructions des rond-points symboles de la dépense publique. Pendant qu'on les créait à la fin du XXème siècle, on finançait moins les écoles, les hôpitaux ou les chemins de fer. On éloignait les gens des villes, on les incitait à acheter 'une belle auto'. La consommation avant le bien public !
Ce mouvement lance aussi un message idéologique : il défend le service public.
Le gilet jaune, tout le monde en possède, c'est obligatoire, c'est la loi, un symbole du droit commun et de La République. Sauf ceux qui ne conduisent pas (les plus démunis ou les très riches qui se font véhiculer). Cette nouvelle façon de faire de la politique incarne avec ces deux symboles, le jaune et le gilet, une volonté populaire de changer les pratiques militantes, vite et maintenant comme sur le net, tout en réveillant les aspirations humaines et révolutionnaires de la France : le gilet jaune se trouve entre la base du peuple et sa tête....et ne supporte plus les écarts. Il les combat.
Macron, tu as semé du jaune, tu récoltes !
Met ton gilet, état d'urgence !