Denis LEFEVRE

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Billet de blog 20 novembre 2019

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Le Président a raison ?

Notre Président a raison, mais saura-t-il lire, dans ce qu'il trouvera dans ses grands débats, l'appel à la justice et à la considération, audible de toute part ?

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Le Président a raison

Le Président a raison, d'abord parce qu'il est le Président élu - en fait par moins d'un citoyen sur quatre en âge de voter (parmi ceux-là un certain nombre a voté pour lui par peur de pire !), et parce qu'il fait ce qu'il a promis avant d'être élu ...

Avant d'être élu il nous a fait comprendre qu'il était en même temps de droite et de gauche : de droite pour moi c'est préférer l'ordre à la justice, de gauche c'est préférer la Justice à l'ordre.

Un élu qui fraude le fisc et jure qu'il respecte la loi n'est ni de gauche ni de droite : il ment, ce qui est un désordre, il fraude, ce qui est un autre désordre, et il est condamnable par la justice : il est n'importe quoi.

Le Président n'a pas promis de faire de la lutte contre la fraude fiscale une priorité : ici il ne ment pas, mais il se fait complice d'injustice et de désordre.

Avant d'être élu il a promis de conduire le pays à respecter la discipline budgétaire :

il n'a pas dit qu'il demanderait des efforts d'abord à ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de les subir, parce que leur dévouement au bien commun vient avant leur intérêt immédiat. Ce sont les soignants et les infirmières, en grève seulement avec un écrit sur leur blouse mais en service. Ce sont aussi les instituteurs qui ne changent pas de métier parce qu'ils choisissent chaque jour de servir, malgré les conditions dans lesquelles ils l'exercent, preuve pour eux de l'absence de considération pour eux-même. C'est aussi beaucoup d'autres pour qui la vie n'est pas d'abord l'argent, tous ceux qui font vivre notre pays. Ceux-là choisissent la liberté de ne pas suivre l'ordre établi, ils prouvent qu'ils croient que la fraternité est une valeur, et l'égalité un espoir encore vivant,

il n'a pas dit qu'il protégerait les bénéficiaires des inégalités développées par le système qu'il défend, il a seulement prévenu que pour la justice il faudrait attendre le ruissellement des richesses sur les pauvres, promesse qu'aucun fait de l'histoire, proche ou lointain, ne rend crédible.

Avant d'être élu il n'a pas dit qu'il n'accepterait de contestation que dans les grands débats qu'il organise. Ce qui se passe dans les rues ou sur les ronds-points n'est pour lui que violence à laquelle il répond par le maintien de l'ordre. Il devrait écouter les observateurs impartiaux, il en existe : la violence attire la violence, la non-violence appelle le respect.

Je suis de ceux qui ont maintenu l'ordre en Algérie. Robert Lacoste, Ministre de l'Intérieur et membre du parti Socialiste, ne voulait pas voir que cet ordre était indéfendable, l'injustice et la corruption y étaient réelles. Robert Lacoste n'était pas de gauche, et je pense que son parti a commencé là à perdre son âme : quel gâchis !

Notre Président saura-t-il lire, dans ce qu'il trouvera dans ses grands débats, l'appel à la justice et à la considération, audible de toute part ?

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