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Billet de blog 2 mai 2011

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Réfugiés tunisiens du square de la Villette : les oubliés de la République

C'est une crise humanitaire en plein Paris. Une crise qui se noie au beau milieu de l'information, devant chez nous. Des centaines de jeunes Tunisiens arrivés de Lampedusa sont en train de dépérir dans le square de la Porte de la Villette, sans aide, hormis celle de 2 ou 3 petites associations tunisiennes débordées.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est une crise humanitaire en plein Paris. Une crise qui se noie au beau milieu de l'information, devant chez nous. Des centaines de jeunes Tunisiens arrivés de Lampedusa sont en train de dépérir dans le square de la Porte de la Villette, sans aide, hormis celle de 2 ou 3 petites associations tunisiennes débordées.

Ils sont 100, 150, peut être 200 : tous ont traversé la méditerranée pour rejoindre la France, terre de tous les espoirs. Le problème n'est pas de savoir s'ils ont vocation ou non à rester sur le territoire, le problème est de savoir comment empêcher une crise sanitaire terrible. Ils sont tous dans ce square à tourner en rond, dans l'attente d'une solution : nourriture, de quoi dormir la nuit, des soins… Rien n'est fait pour eux, même si des annonces sont faites pour indiquer que médecins du monde ou MSF ont mis en place quelque chose. Ces annonces sont "presque vraies", puisque ce sont simplement des permanences qui ont été ouvertes, mais pas de médecins dépêchés sur place. Parce que sortir du square est risqué : la police veille et place en garde à vue les réfugiés pour ensuite leur délivrer des certificats de reconduite à la frontière. Les clandestins craignent de se déplacer, ce qui est compréhensible. Ce soir ils seront dans le square, puisque le Tunisien qui les abritait dans un entrepôt a "craqué", que le squat indiqué par certains médias existe mais ne peut accueillir que cent personnes, et est cerné par des forces de police. Cette situation de pourrissement est effarante, l'incurie générée par l'immobilisme des institutions républicaines incroyable. Il y a urgence. Mais qui s'en soucie ?

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