Monsieur le Président, il faut faire de la lutte contre les plastiques un enjeu majeur de santé publique !
Des chiffres astronomiques accompagnent ce fléau pour l’environnement : la France produit environ 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, le monde produit 400 millions de tonnes dont 10 millions de tonnes sont directement déversées dans les mers et océans. Ceux-ci mettent au minimum 400 ans à se dégrader, polluant mers, sols et air pendant ce laps de temps et au-delà. Et l’avenir ne présage rien de bon avec seulement 9 % des plastiques qui sont recyclés mais dont la production dans le monde devrait tripler d’ici à 2050.
Si une partie de cette pollution est visible, nous sommes exposés également à la partie invisible des microplastiques qui a été ingérée par la faune et la flore marine. De la biodiversité aux êtres humains, le plastique dégrade et tue la planète et ses habitants. Rappelons que nous mangeons l’équivalent d’une carte bancaire chaque semaine !
Selon les conclusions d’une étude publiée sur le site de la revue Science, 78% des problèmes posés par le plastique peuvent être résolus d’ici 2040 avec nos connaissances et technologies actuelles. Ce ne sera pas suffisant mais ces avancées doivent être concrétisées.
Nous proposons de :
● Mettre en place une charte et un programme d’accompagnement des démarches “zéro déchets plastiques” avec les collectivités locales volontaires
● S’appuyer sur les pôles de compétitivité existants pour définir une stratégie de remplacement du pétroplastique par réduction et substitution
● Mettre en place une trajectoire de disparition de la bouteille d’eau en plastique (eau en vrac, alternatives au plastique…)
● Taxer les industriels sur le plastique afin de limiter la production
Le chemin pour nous en libérer dépend de tous : citoyens, associations, entreprises, élus, États. Avec une éducation citoyenne dès l'école et la responsabilisation individuelle, cette ambition a toutes les chances de devenir une réalité Aidez-nous, M le Président, à faire vivre la loi anti-gaspillage de Brune Poirson votée en 2019, comme la loi Egalim qui bannit dès le 1er janvier 2020 le plastique à usage unique (gobelets, verres, assiettes, pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verre…) dans la restauration collective ou encore la charte de “cantine sans plastique France”. Nous vous appelons à remettre en exergue ce cap de la sortie du plastique et les jalons qui nous permettront de l'atteindre. Notre génération et nos enfants ne veulent plus attendre.
Chacun a le pouvoir d’agir. Toutes les avancées en matière de changement de vie au quotidien nous le rappellent : nous devons travailler main dans la main. Nous croyons les Français prêts. Offrons leur l'environnement et l'envie du changement. Le tissu associatif mobilise et déborde d'énergie sur le sujet. Nous, signataires, répondons aussi présents, dans nos décrets, nos arbitrages budgétaires, nos discours, nous prenons notre part. Monsieur le président, cela ne se fera pas sans vous. Votre volonté politique mais aussi votre attitude personnelle, au quotidien, face à ce matériau seront des marqueurs de ce temps qui change. Adoptons ensemble ces écogestes. Agissons contre la pollution plastique pour en faire le symbole de rupture avec l'économie du périssable, une avancée pour notre santé.
Cette tribune transpartisane s’inscrit dans une campagne globale de sensibilisation de tous les acteurs de la société. Nous, élus, souhaitons lancer un appel pour que chacun prenne sa part dans la lutte contre l’envahissement du plastique. Le contact avec les populations de nos territoires nous a rendu sensibles aux difficultés à affronter ce changement. C'est pour cela que nous sommes convaincus que la puissance publique doit s'engager pour faciliter cette transition pour tous. Nous nous inscrivons dans une démarche déjà initiée par d’autres que nous continuerons chacun à notre niveau.
Nous souhaitons orienter le débat public vers les grands enjeux de notre société. Nous espérons que d’autres acteurs s’empareront de celui-ci pour avancer ensemble.