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Billet de blog 22 février 2012

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GOUPIL ET LE MERLE BLOGUEUR

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pis-aller culinaire de la grive[1]
Le merle blogueur[2] se nourrit de vers.
Près de la Fontaine[3]  il mît le couvert
Pour être au fait des choses qui s'écrivent.
Le sosie du corbeau est plus rusé
Que l'insolent goupil[4] de la fable.
Osant siffler, se mettant à table:
«Nul flatteur ne trompe un merle avisé»
Rassasié par quelques lombrics en rimes
Et du livre dont on fit un fromage[3],
Il prit l'ouvrage en son bec et sans ambages
Se percha en un feuillu sur sa cime.
Chaque hôte[5] en cet endroit aurait une feuille
Pour donner de la voix dans les sous-bois.
Mais le renard qui était aux abois
Exigea de l’ouvrage plus de mille-feuilles!
Il voulut régner à nouveau sans partage.
La grosse part du gâteau[6] le ferait prince,
Pensait-il, et quant à ceux qu'il évince,
Point n'est besoin d'un honnête suffrage.
Alors qu'importe les mots pour le dire,
Si nos mensonges arrivent aisément,[7]
La flatterie pourrait assurément
Remplacer la vérité et leur suffire.
Etourdi par sa propre turpitude,
Le renard reculant, fit révérence
Sans prendre garde aux autres qui s’avancent
Et fut écrasé par la multitude. On a vu souvent des politiciens
Se croire aussi rusé que des renards
et finir dans la rubrique en encart
des écrasés comme de simples chiens.[8]
Si pour gouverner suffit le pouvoir
Pour être l’élu encore faut-il être
Plus humble ou à tout le moins le paraître
et rien ne sert de mentir au perchoir,[9]
Fut-ce pour aider un clebs enragé
Sorti d’un chenil « Le Fouquet’ s des Champs »
Pour plonger dans la misère les gens
Qui en confiance l’avait désigné.
Apprenez que tout flatteur disparaît
S’il vit et s’enrichit à nos dépends.
La leçon vaut un suffrage en ces temps
Puissent nos votes crever cet abcès !

Albert
                                                                                                                                                                                                                   
[1]
http://fr.wiktionary.org/wiki/faute_de_grives_on_mange_des_merles
[2] Allusion au merle moqueur de la chanson. http://www.musikiwi.com/paroles/francis-lemarque-temps,cerises-2,33243.html
[3] http://www.jdlf.com/lesfables/livrei/lecorbeauetlerenard
[4] Allusion également au Roman de Renart. http://fr.wikipedia.org/wiki/Goupil
[5] Allusions aux hôtes de ces bois et aux électeurs qui donnent leur voix.
[6] Le gâteau renvoie aux mille-feuilles
[7] « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. » http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/nicolas_boileau/il_est_certains_esprits.html
[8]Référence à la rubrique des chiens écrasés, les faits divers et donc sans importance.
[9] Allusion aux propos tenus par le Président de l’assemblée nationale Bernard Accoyer  lorsqu’il adressa ses vœux à la presse le mercredi 11 janvier 2012, le poste qu’il occupe étant nommé également « le perchoir » http://www.liberation.fr/politiques/01012382704-accoyer-juge-indispensable-la-presence-de-marine-le-pen-a-la-presidentielle
[10
] http://www.come4news.com/menaces-avec-balles-ca-croasse-a-nouveau-78096

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