Hier, quatre des plus importantes chaînes privées de la télévision grecque ont été achetées par des grands patrons d'entreprise pour plusieurs millions d'euro. Cette décision du gouvernement avait été prise pendant la campagne présidentielle de Syriza pour mettre fin au refus de plusieurs propriétaires de chaînes de télévision qui ne payaient pas leurs licences d'exploitation. Bien que cela était formellement interdit par la loi, la connivance entre les patrons de presse ou de média avec les hommes politiques leur permettait de continuer à diffuser leurs programmes sans s'en soucier. Avec l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement de gauche, quatre chaînes avaient ainsi été confisquées puis leur mise en vente avait été effectué.
Le 30 août 2016, huit grands patrons et hommes d'affaires de l'Europe du sud-est se sont retrouvés au Secrétariat général de l'information et de la communication. Ils y sont restés pendant deux jours, sans contact avec l'extérieur, pour la vente aux enchères des quatre chaînes qui, initialement évaluées à 3 millions d'euro chacune, ont toutes été vendues à plus de 50 millions d'euro pour un total de 246 millions d'euro qui sont finis dans les poches du gouvernement et qui serviront à roubourser une partie de la dette grecque auprès de l'Union européenne.
Cette vente aux enchères s'eplique par l'important besoin d'argent du gouvernement grec pour combler la dette du pays. De plus, la population fortement touchée par la crise se désintéresse en partie des ces questions. Or, cette idée de Quatrième pouvoir pour dénoncer l'importance de la presse - aujourd'hui aussi de la télévision - et qui fut utilisée pour la première fois en 1787 par Edmund Burke, et parfaitement adaptée à ces grands médias privés qui jouent un rôle de premier ordre sur l'influence de l'opinion publique. C'est donc une victoire sur le court terme pour le gouvernement grec mais qui pourrait s'avérer mauvaise au file du temps.
En effet, avec cette action, le gouvernement grec ne change pas réellement la donne mais renouvelle simplement le paysage médiatique contrairement à ce que souhaite une partie de la population et de ses collaborateurs. De cette manière, il ne modifie assurément d'aucune façon la collusion entre les médias et le pouvoir politique car la majorité des acheteurs de ces chaînes font polémiques pour leur connivance avec le pouvoir. On notera par exemple parmi les acquéreurs le multimillionnaire Vangélis Marinakis, très actif dans la politique du port du Pirée et qui est en ce moment attaqué en justice pour une affaire de matchs truqués, ou encore Christos Kalogritsas, très proche de plusieurs membres du gouvernement.