Si l'essai rédigé par notre collègue Jean-Paul JEAN traite essentiellement de la période de la seconde guerre mondiale, Christophe SOULARD, Premier président de la Cour de Cassation, aborde très subtilement, dans sa préface, l'actualité de la question posée dans le titre même du livre.
Il explique, tout d'abord, qu'il est "fructueux de s'interroger sur les conditions générales qui ont favorisé la passivité de la magistrature, prise dans son ensemble". Il ajoute enfin, que "conditions peuvent tenir", entre autres, "aux instances chargées de réguler [la] carrière [des magistrats]".
Le Premier président évoque ensuite une situation beaucoup plus rassurante dans la France de 2025, liée aux garanties de formation et au rôle clé du Conseil supérieur de la magistrature, rappelant que "l'indépendance et la neutralité du juge", outre son positionnement entre les pouvoirs législatif et judiciaire, imposent certes des réponses individuelles, mais génèrent la nécessité d'exigences collectives.
Une question essentielle est enfin posée dans cette préface, celle de pouvoir, ou non, s'assurer que "la magistrature constituerait un contre-pouvoir efficace s'il était porté atteinte au caractère démocratique de nos institutions".