Depuis pas mal de temps maintenant, j'utilise l'acronyme "TPMG" pour nommer cette maladie sociale qui frappe notre société : les 'Tout Pour Ma Gueule'.
Pourquoi parler aujourd'hui de cette facilité de langage ?
Et bien parce que quand les médias découvrent avec stupéfaction dans cette période bien réelle de pandémie, qu'une grande majorité de nos concitoyens la joue perso, et ignore ce que veulent dire les mots entraide, solidarité, respect dans un moment où nos vies sont en danger, il est certainement venu le temps de faire le bilan sur tous ceux et celles qui confondent démocratie, liberté et TPMG.
Le constat ne date pas d'aujourd'hui, comptez donc le nombre de manifestants pour soutenir nos services hospitaliers à qui l'on demande aujourd'hui de se sacrifier, comptez donc le nombre d'assassins sur la route qui confondent liberté avec droit de tuer, comptez donc le nombre de skieurs hors pistes qui malmènent les sauveteurs en montagne avec leurs plaisirs ego-centrés etc.
Et puis il y a cette lâcheté récurrente qui consiste à fustiger les syndicats pour leurs manifestations, leurs grèves. Mais où sont donc ces mêmes TPMG révoltés par ceux qui osent contrarier leurs 'libertés' quand, touchés par le virus, ils réclament maintenant des urgentistes dépassés, des fonctionnaires réquisitionnés, des médecins catastrophés. Ils partent s'exiler avec leurs petites familles vers nos villes et nos villages, en continuant de se comporter comme ils l'ont toujours fait : des TPMG indécrottables.
Les médias qui n'ont pas été les derniers à chanter en chœur avec ces TPMG se posent, miracle, désormais la question de savoir comment s'y prendre pour éveiller les consciences. Franchement, y a t-il des solutions ? Pour avoir vécu dans ma région un nombre incalculable d'inondations avec son lot de bêtises crasses qui se reproduisent de saison cévenole en épisodes du même nom, rien n'y fait. Les mêmes égoïsmes reproduisent à l'infini les schémas inscrits depuis trop longtemps dans les pratiques sociales et dans les esprits.
Le sens de la communauté, du groupe, du respect de l'autre ne s'apprend pas dans les injonctions ou dans les livres. Seule une sensibilisation de fond ancre ces pratiques qui peuvent ensuite s'appliquer au collectif quand le besoin s'en fait sentir. Cela s'appelle l'évolution humaine qui depuis bien longtemps a marqué le pas.
La démolition récurrente des services d'état et de ceux qui les dispensent, de l'intérieur comme de l'extérieur, a fait, depuis des années, les ravages que nous constatons en ces temps de crise sanitaire.
Le désengagement des généreux donateurs milliardaires pour des Centres de Recherches comme Pasteur trouve aujourd'hui un douloureux épilogue en forme de visite et d'aide de la part de notre Président !
Viendra certainement le moment des bilans de toutes les entités ou personnalités qui, au fil des années, ont spolié ou permis de dépouiller les peuples, les nations et les citoyens des moyens organisationnels, humains et financiers nécessaires à l'avenir de nos civilisations.
Alors Covid-19 sera t-il UN VIRUS POUR L'HOMME, UNE RÉVOLUTION VITALE POUR L'HUMANITÉ !