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Billet de blog 13 juillet 2025

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Chaos

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les États-Unis, en prenant des sanctions économiques à l'encontre des juges de la CPI, viennent de finir d'enterrer le droit international. On avait déjà l'impression que l'ONU ne servait plus à grand chose, si tant est qu'il est jamais servi, mais si la décision des États-Unis d'Amérique n'entraîne aucune réaction des autres états, alors cela voudra dire qu'aucun organisme mondial ne sert plus à rien, du moins à rien d'autre qu'à couvrir les intérêts de la brute internationale qu'est devenu le pays le plus puissant du monde.

Rien ni personne n'est à l'abri, la justice n'existe plus. En commettant ce crime contre le droit international, les USA viennent de démontrer qu'ils se considèrent au-dessus des lois, que leur volonté prime sur celle de tous les autres états réunis.

On parlait de nouvel ordre mondial ? Trump l'étale sous nos yeux. Il le déclare : non seulement les États-Unis, et les alliés qu'ils se choisissent, n'ont pas à respecter le droit international, mais ils ont le droit de vie et de mort sur tous ceux, état ou particulier, qui voudraient s'opposer à eux.

Face à une brute, la diplomatie ne sert à rien, parce qu'elle a décidé d'employer la force et que tant qu'on lui cède, elle continuera.

Il n'y a plus qu'une seule solution, face à ce hold-up du droit international, c'est le boycott des États-Unis. Il faudrait que les états ferment leur ambassade dans ce pays et rappellent immédiatement tous leurs diplomates. Il faut cesser tout commerce avec ce tyran qui s'arroge le droit de déterminer la politique mondiale, décidant quel peuple à le droit de vivre, ou non, c'est-à-dire dans le cas présent le peuple palestinien. Car tout est lié à cela : soit on les laisse organiser le génocide tel qu'ils le veulent, parce que c'est ce qu'Israël et les États-Unis d'Amérique ont décidé, pour leurs propres intérêts, soit on prend de véritables décisions pour les en empêcher.

Dans le premier cas, le chaos s'installera, car plus aucun état ne sera assuré de sa souveraineté, plus aucun citoyen du monde ne sera assuré de sa propre sécurité, plus rien ne nous protégera de la prédation du plus puissant état du monde, qui déclare son droit à l'hégémonie totale.

Dans le second cas, une guerre d'usure, économique et politique va se déclencher, plongeant aussi le monde dans une autre sorte de chaos, un chaos qui pourra se révéler régénérateur, s'il en ressort un nouvel équilibre mondial, dans lequel, on peut rêver, il y aurait l'équivalent d'un ONU sans membre permanent du conseil de sécurité, sans droit de veto, ou tous les états auraient les mêmes droits.

Personnellement, je pense que cela n'arrivera pas, et que nous venons bel et bien de plonger dans un état de chaos permanent. En fait, c'était sans doute déjà le cas, nous y sommes entrés graduellement, au fur et à mesure que la conscience politique des peuples s'endormait. À présent, cela apparaît au grand jour, de façon décomplexée. Le droit international n'existe plus, les brutes sont lâchées. Orwell et 1984 n'était qu'un euphémisme à côté de la civilisation qu'ils mettent en place.

Mais qu'on ne se trompe pas, cela n'est possible que parce que les peuples se taisent, menés à l'abattoir par des élites corrompues, dans une société de décadence morale orchestrée par les chantres du libéralisme. Parce que la racine du mal est bien là : le rêve américain. Implanter dans le subconscient de chacun qu'il a le droit de devenir riche implique la destruction des valeurs morales. La richesse ne peut se faire qu'aux dépens des autres, normaliser l'aspiration à la richesse, c'est accepter d'étouffer son empathie, ses scrupules, son humanité. On ne peut pas rester « humainement » riche lorsque des gens meurent de faim, de froid ou sous les bombes.

La solution aurait été de montrer ce rêve pour ce qu'il est : la légitimation de l'égoïsme. Tout riche est un monstre, monstre d'égoïsme, monstre d'indifférence, monstre de cruauté.

Il aurait fallu dénoncer le rêve américain, et instiller à la place le désir du bonheur simple : avoir sa place dans le monde, au milieu des gens qu'on aime, et œuvrer tous ensemble pour le bien commun. C'est un rêve certes moins glamour, moins rutilant, pour autant, il est beaucoup plus rationnel, puisqu'il est impossible que tout le monde devienne riche, alors qu'il est tout à fait possible que tout le monde devienne heureux, ou tout du moins que les conditions pour que quiconque puisse devenir heureux soient établies.

Il faut croire que ce rêve demande une maturité intellectuelle que nous n'avons pas su atteindre.

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