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Billet de blog 1 octobre 2013

MANIFESTO : discours de pré-rentrée d'Ivan Renar à l'Ecole supérieure d'art du Nord-Pas de Calais Dunkerque-Tourcoing

Le 20 septembre dernier, à 9h du matin, avait lieu la pré-rentrée de l'Ecole supérieure d'art du Nord-Pas de Calais Dunkerque-Tourcoing  au sein de son site de Tourcoing (à 14 h, le site de Dunkerque de l'école accueillait le deuxième moment de cette pré-rentrée).

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 20 septembre dernier, à 9h du matin, avait lieu la pré-rentrée de l'Ecole supérieure d'art du Nord-Pas de Calais Dunkerque-Tourcoing  au sein de son site de Tourcoing (à 14 h, le site de Dunkerque de l'école accueillait le deuxième moment de cette pré-rentrée).

Après une introduction musicale offerte par Valentin Carette, musicien et enseignant au Conservatoire de Musique et d'Art Dramatique de Dunkerque, le Président de l'établissement, Ivan Renar, Sénateur honoraire, a accueilli les étudiants par un discours particulièrement vibrant, qui est en quelque sorte un manifeste, une charte éthique et politique permettant d'embrasser d'un seul regard l'ensemble du projet d'établissement porté par l'équipe actuelle et les enjeux majeurs auxquels elle se trouve confrontée.

Nous transcrivons ci-dessous l'intégralité de ce discours.

Les photographies d'illustration nous ont été aimablement transmises par Christophe Cellier.

Intervention d’Ivan Renar

Rentrée de l’ESA

Le 20 septembre 2013

         Chers Amis,

         Vous voilà dans une école qui fut municipale, qui a une histoire et qui est devenue une école supérieure, à l’égal de tous les établissements d’enseignement supérieur, Universités, IUT, Grandes Ecoles etc. Le statut juridique et politique de l’Ecole vient de changer récemment.

1 – Un établissement public

         Depuis 2011, les Écoles d’Art de Dunkerque et de Tourcoing ont fusionné pour devenir un établissement public de coopération culturelle. Cet établissement administré par une équipe de direction, est placé sous l’autorité d’un conseil d’administration, composé de représentants des villes de Dunkerque et Tourcoing, de la Région Nord – Pas-de-Calais et de l’État. Ce statut confère à l’établissement son autonomie, sa souveraineté sur les programmes et la pédagogie qu’il met en œuvre, ses stratégies de développement, locales, nationales et internationales, ses axes de recherche, sa politique éditoriale et l’ensemble des projets, expositions, événements qu’il organise et déploie tout au long de l’année. Cette autonomie est évidemment adossée à un certain nombre de responsabilités, qu’un établissement public se doit de tenir face aux collectivités publiques, qui le financent et par-delà ces collectivités publiques, à l’ensemble des citoyens qui paient l’impôt que ces collectivités représentent et au nom desquels elles administrent.

Je suis l’auteur de la loi créant les EPCC qui a été adoptée à l’unanimité des deux chambres du Parlement : Sénat et Assemblée Nationale. Loi qui a l’originalité de réunir la souplesse de fonctionnement d’une association et la rigueur de gestion d’un établissement public.

         C’est en tant que Président du conseil d’administration que je m’adresse à vous aujourd’hui, mais aussi en tant qu’élu, et citoyen, parce qu’un établissement public est un service public, une ressource et une richesse collective, qu’il nous appartient à tous, partenaires, direction, équipes pédagogiques, administratives et techniques, étudiants, de faire vivre et prospérer. Dans les toutes premières années de son existence, l’ESÄ a dû faire face à de nombreux défis et parfois, aussi, à des difficultés, qu’elles soient d’ordre administratif, financier ou juridique. Cette difficile mise à flot ne s’est pas faite sans heurts et la complexité de l’entreprise nous a confrontés, l’an dernier, à ce qu’il ne faut pas avoir peur d’appeler une véritable crise, menaçant de manière profonde l’existence même de l’école.

De graves dysfonctionnements constatés dans l’administration, la gestion juridique et humaine de l’établissement, qui en auraient à terme paralysé le fonctionnement, nous ont conduits à un remaniement complet de l’équipe de direction constituant en quelque sorte le gouvernement provisoire de l’ESÄ. Je suis fier de constater que la solidarité et l’énergie de la nouvelle équipe, menée depuis mars dernier par Ronan Prigent, le soutien sans faille apporté par nos partenaires pour sortir l’École de cette crise, ainsi que la vigilance des équipes, des délégués syndicaux et des étudiants, bref que les efforts conjoints de tous ont finalement eu raison de la tornade qui menaçait notre établissement et nous ont permis d’aboutir à la production d’un projet d’établissement beau et ambitieux, dont je parlerai dans un instant et que Ronan Prigent développera plus en détail tout à l’heure.

         Si je reviens sur le passé, en particulier sur les moments parfois douloureux que nous avons traversés, c’est pour rappeler, sans vouloir donner de leçon, que cet Établissement est notre affaire à tous. Il est le grand bateau dont nous sommes l’équipage, chacun à sa place et à son poste. Il nous appartient de rester vigilants de ne pas nous laisser bercer ou endormir par une mer qui paraît calme. Une École d’Art est un organisme vivant et qui doit, pour rester vivant, bouger, évoluer, se développer. De grands défis nous attendent, notamment l’homologation de nos formations par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, la mise en place de nouvelles filières d’enseignement, le développement de nos coopérations internationales, le rayonnement de notre établissement au sein de son réseau local et national. Des épreuves sont à prévoir, qu’il nous faudra une nouvelle fois surmonter. Loin de nous décourager, nous devons tous ensemble tirer un surcroît d’énergie et d’enthousiasme face à la nécessité qui nous est faite de résoudre les problèmes qui se présenteront fatalement. À l’heure où se succèdent les coupes budgétaires, sur fond d’une crise économique mondiale qui paraît endémique et nous intime de repenser nos modes de vie, nos modèles économiques et nos dogmes productifs, il est urgent de rappeler que la Culture n’est pas un luxe, elle est de première nécessité.

2 – Projets, enjeux, défis

         Cette rentrée de l’École Supérieure d’Art du Nord – Pas-de-Calais Dunkerque / Tourcoing 2013/2014 est marquée par l’avènement de nombreux projets excitants et ambitieux. Une classe de français langue étrangère ouvre ses portes à Dunkerque ; une classe déconcentrée en Algérie, à Annaba, menée par l’ESÄ, permettra à des étudiants issus des écoles d’art algériennes de préparer et de passer le concours du DNAP un beau projet français sur 3 ans ; une classe CE2A, préparant à l’enseignement en art s’ouvre  également à Dunkerque ; une filière d’enseignement nouvelle, ART-IMAGE, qui permettra à des lycéens du Nord – Pas-de-Calais d’intégrer Le Fresnoy, au terme d’un parcours d’étude complet, est en cours d’homologation et devrait ouvrir ses portes l’an prochain ; un parcours semblable, SON-ART, issu d’un partenariat entre l’ESÄ et le Conservatoire de Musique et d’Art Dramatique de Dunkerque, est en cours dans le domaine du son. Nous reprenons, développons et nourrissons l’ensemble de nos conventions et partenariats avec les institutions, établissements et entreprises de notre réseau local, national et international. Nous développons de nouveaux projets et cadres de recherche, en lien avec nos partenaires universitaires et Le Fresnoy.

         La direction générale par intérim, mais avec les pouvoirs nécessaires, menée par Ronan Prigent, a commencé depuis le mois de mars dernier, à mettre en œuvre un projet d’établissement ambitieux, dans la perspective de l’évaluation AERES de nos formations, évaluation nécessaire à l’homologation de l’école au titre d’établissement d’enseignement supérieur. Cette nouvelle phase d’évaluation se fondera sur le rapport d’activité de l’établissement et par conséquent sur les réalisations effectives de l’ESÄ et non sur une projection, comme cela avait été le cas lors de la première phase d’évaluation, qui avait accordé à notre Diplôme National d’Expression Plastique son homologation au grade de Master. Encore une fois, nous aurons besoin des efforts combinés de chacun d’entre nous et du soutien de nos partenaires pour mettre en œuvre tous ces projets, indispensables au succès de nos démarches en direction de l’AERES, pour remettre en février prochain un rapport d’activité conforme aux attentes et aux exigences du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

         Je ne doute pas que ce rapport recevra un accueil favorable, au regard de la qualité du projet d’établissement, des avancées spectaculaires que nous avons vues s’accomplir dans le développement de nos projets et de l’énergie dont j’ai bien conscience que chacun d’entre nous a jusqu’ici fait preuve dans le cadre des différentes missions qui nous sont confiées, plus que sur les défis et les enjeux qui nous attendent, j’ai envie de mettre l’accent sur l’enthousiasme communicatif qui se dégage des projets mis en œuvre par l’ESÄ en cette rentrée, enthousiasme qui se trouve partagé par nos différents partenaires, comme je ne manque pas de me l’entendre dire à l’occasion de nos rencontres, même si les difficultés économiques structurelles propres à un établissement public de coopération culturelle naissant, restent à résoudre. Sur le chapitre des finances, je ne veux pas non plus verser dans un sombre pessimisme. D’abord parce que je crois que l’importance et la nécessité impérieuse de l’existence de notre établissement sont au cœur des préoccupations de nos partenaires et d’autre part parce que, là aussi, je place toute ma confiance dans l’équipe de direction pour trouver, dans la sérénité, des solutions adaptées aux difficultés récurrentes que nous rencontrons. Face à une crise économique et sociétale, la peur, le pessimisme, l’inertie sont les plus mauvaises  réponses : la créativité, l’enthousiasme et le courage seuls peuvent nous fournir des moyens adéquats.

3 – Le devenir des étudiants

         Au-delà d’un bouleversement plus profond de nos sociétés dites modernes ou développées, je pense ici à vous, étudiants et étudiantes de l’ESÄ, qui devrez formuler les éléments constitutifs du monde dans lequel nous allons vivre demain. Si notre responsabilité d’adultes, de parents, d’enseignants est de remettre entre vos mains le monde dont nous avons nous-mêmes hérité, que nous avons bon gré mal gré transformé par des actions que notre conscience, ou notre inconscience, notre sagesse, ou notre ignorance, la nécessité ou l’urgence, les accidents ou les aléas de l’histoire nous ont inspiré, c’est à vous, finalement que revient d’énoncer et de produire ce qu’il en adviendra, pour un jour, pas si lointain, le transmettre à nouveau à une nouvelle génération. À nouveau, sans moralisme aucun, je vous recommande d’être audacieux, inventifs, combatifs. Une école d’Art n’est pas simplement une fabrique d’artistes. D’ailleurs, je ne sais pas qui pourrait avoir la prétention de fabriquer un artiste. Une école d’art est un lieu d’enseignement au sein duquel est proposée une vision du monde qui se positionne depuis l’art, comme point d’observation, comme phare.

         Bien entendu, à l’origine d’une vocation d’artiste entre certainement, et c’est sain, une bonne dose d’ambition, d’orgueil, voire de vanité. Il aura fallu vouloir être Shakespeare pour se mettre à écrire des pièces de théâtre, vouloir être Léonard de Vinci pour se mettre à peindre. Tous ces rêves d’enfant, d’adolescent, sont précieux et sont au cœur de ce qui motive votre choix de vous inscrire dans une école d’art. Mais je vous demande à présent de les mettre à l’épreuve du réel, c’est-à-dire de les réaliser dans les conditions de possibilités historiques et matérielles qui sont les vôtres, selon les moyens qui sont les vôtres. Il me semble que notre époque n’est plus celle de génies solitaires. D’ailleurs cela a-t-il jamais été le cas ? Les artistes du passé n’ont-ils pas été membres de troupes, d’ateliers, d’académies, de mouvements ou d’associations ? Notre époque, plus que jamais et grâce à des moyens techniques inédits, est une époque de réseau. Il me semble que l’un des sens de votre inscription dans une école d’art est de construire, chacun d’entre vous, ce réseau. Seuls, nous sommes faibles et vulnérables. Il me semble que les difficultés actuelles du monde, qui nous sont sans cesse représentées par toutes sortes de discours largement médiatisés, peuvent et doivent être surmontées par des forces collectives, qui ravivent les notions de partage, de désintéressement, d’amitié et de fraternité.

         Vous avez choisi d’embrasser une carrière artistique, quelle que soit la forme que celle-ci doive prendre, comme d’autres ont embrassé d’autres vocations, ce choix ne vous protège pas des difficultés de la vie, des accidents, des malheurs qui peuvent frapper à tout instant chacun d’entre nous, mais il peut et doit vous aider à les surmonter, parce que c’est le choix de la liberté. Et la liberté aura toujours raison de la peur, de l’inertie et de la bêtise.

C’est pour vous et pour votre avenir que nous existons et que nous agissons. Notre seule ambition c’est votre réussite.

4 – Une pétition de principe pour terminer

         Aux militants du partage du Beau, de l’Émotion et de l’Imaginaire qui sont ici, je n’ai pas besoin de dire que la Culture n’est ni un luxe, ni un superflu, elle est de première nécessité.

         Accorder une place centrale à l’Art et à la Culture, c’est accorder une place centrale à l’humain, à ses potentialités, à l’Intelligence agissante. Investir dans la Culture comme dans la matière grise, est donc une décision éminemment politique au meilleur sens du terme : la politique qui fait qu’on assume son destin au lieu de le subir.

         C’est parce que la Culture est aussi nécessaire à l’homme que le travail, la nourriture, le logement, la santé, qu’elle est une dimension capitale de l’intervention publique.

         Pourtant il faut bien reconnaître que le rôle irremplaçable de la Culture, de l’Art, de la Création dans la société reste un combat.

         La question qui en fait est fondamentale, cruciale : la société en 2013 est-elle prête à accueillir l’art contemporain, se l’approprier, s’en faire une force de réflexion ?

         Comment ne pas voir que les œuvres des artistes, qu’ils soient poètes, chanteurs, peintres ou musiciens, sont à la fois le reflet et le projet de cette époque tourmentée, de ce monde en transition, d’un monde qui marche sur la tête et qu’ils contribuent à remettre sur ses pieds.

         L’Éducation Nationale devrait tout faire pour que la culture artistique prenne une place réelle dans l’école, dans la vie quotidienne, dans les loisirs. Il faut modifier en profondeur cette réalité d’une éducation artistique trop souvent minimisée et insuffisante, pour ne pas dire en souffrance, malgré les efforts faits par les collectivités.

         Qui ne voit pas que les dizaines de milliers d’enfants et de jeunes qui viennent à un concert de Notre Orchestre National, à une exposition d’un de nos musées, à un spectacle de théâtre ou prendre un livre dans une de nos médiathèques, ont un vocabulaire déjà plus riche en sortant. J’oserais dire qu’ils tendent à avoir tous les oiseaux du monde dans leur volière. Comme le disait d’ailleurs André Malraux : « Les enfants, là est la clé du trésor ! »

         Et il y a toujours un moment magique dans le travail des enfants avec les artistes, quelle que soit la discipline, c’est quand ils découvrent qu’il n’y a pas de talent sans une quantité gigantesque de travail.

         Si j’avais un message à délivrer ce matin, ce serait : n’ayons pas peur de la création, du neuf, de l’imagination, de l’invention. Attention à la rouille historique, les artistes travaillent avec des mains d’avenir !

         Nous avons besoin d’invention : « j’invente, donc je suis » a écrit le poète. Comment vivre avec son temps sans penser au futur et sans pour autant insulter le passé ! Être héritier au sens fort du terme, n’est-ce pas préserver et faire fructifier l’acquis en faisant pour cela hardiment appel à la novation ? N’est-ce pas en quelque sorte se souvenir de l’avenir ? D’ailleurs quel pourrait être le patrimoine de demain sans la création d’aujourd’hui ?

         À ceux qui déclarent qu’il y a trop peu d’étudiants ou de jeunes dans les théâtres, les orchestres, les musées, etc. (ce qui reste à prouver) je réponds : imagine-t-on quelqu’un trouvant qu’il y a trop de suffrage universel parce qu’il y aurait trop d’abstentions ?

Et comment s’étonner de la persistance des inégalités culturelles quand les inégalités sociales et économiques ne font que s’accentuer ?

         Planchon disait que les ouvriers ne vont que dans les théâtres et les salles de concert que pour les construire ; Il posait là il y a quarante ans le grand problème de la ségrégation sociale dans le domaine de la culture. La blessure reste ouverte.

         À l’égard des exclus, les pouvoirs publics agissent le plus souvent à partir de leurs malheurs et non du mal, c’est-à-dire qu’ils soignent le pauvre dans l’homme et non l’homme dans le pauvre.

         L’exclusion, c’est la mise à l’écart de l’échange social, de l’échange symbolique, c’est-à-dire avec la culture, sans lequel la vie n’est plus la vie.

         Le non partage de l’art, c’est comme une bombe « antipersonnelle », ça fait des mutilations terribles ! L’inégalité face aux richesses de l’esprit devrait être éradiquée de la même façon qu’il a été mis fin à l’esclavage. Comme le soulignait Condorcet, « il n’y a pas de liberté pour l’ignorant » !

         L’Art est le champ de tous les possibles. Chaque personne doit avoir une « piste d’envol ». Face à la crise, aux conceptions de l’homme-jetable, face à des réponses à minima, quand tout va mal, l’art et la culture permettent aux hommes et aux femmes de rester debout, de continuer à inventer demain quand l’avenir semble interdit. L’Art ça change la vie ! Et pour les impatients, on ne rappellera jamais assez que le temps de l’art, c’est la longue durée et que dans les Renaissances, les artistes, les créateurs jouent un rôle fondamental.

         Il faudra bien un jour sortir de la démarche trop répandue, qu’il est fatal qu’il soit fatal que la Culture soit toujours traitée après, que ce soit au niveau local, national ou européen, alors qu’elle est au centre de la vie, qu’elle est la réponse de civilisation aux difficultés et aux crises. Pour reprendre André Malraux, « L’Art est le plus court chemin qui mène l’homme vers l’homme ».

         Dans un monde où on assiste à l’offensive de l’argent absolu comme on disait monarchie absolue, certains experts et comptables arrogants et glacés nous parlent toujours du coût de la Culture. Je ne répéterai jamais assez que ce n’est pas la Culture qui coûte cher mais bien l’absence de Culture.

         Selon PASCAL, « l’homme est fait pour penser, c’est toute sa dignité ». Et l’intelligence est la première ressource de notre pays qui l’oublie trop souvent.

         Dans le même temps, face aux mutations technologiques et scientifiques qui s’accélèrent, face à la complexité du monde, se manifeste un réel besoin de repères. Le développement des industries culturelles, les nouvelles conditions de productions et de réceptions des œuvres avec Internet font apparaître des questions nouvelles et des nouveaux défis à relever.

         Nous sommes à une croisée des chemins et je plaide pour une RE-naissance des politiques culturelles, un nouvel élan en phase avec les évolutions de notre temps.

         Dans un moment où « l’effondrement de la raison engendre des monstres » pour reprendre la formule de l’écrivain catholique Georges BERNANOS, « la Culture est un véritable enjeu de civilisation et la condition même de notre civilisation »

         Ceci dit, nous ne sommes plus à l’époque de « la cassette des menus plaisirs » comme disait Jean VILAR ;

         Unir dans un même souci le culturel, l’économique, le social, n’est-ce pas là une bonne façon de prendre l’homme dans toute sa dimension.

A1lors, alors comme dit le proverbe chinois : « plutôt que de fulminer contre les ténèbres, il vaut mieux allumer une petite lumière ». Surtout si cette lumière c’est celle de la Culture et des Arts, donc celle de la liberté, qui nous rappellent en permanence que nous appartenons à une communauté qui s’appelle l’humanité

       Mais il y a urgence, car comme dit le poète ARAGON : « le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard». !

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