La culture et l’art sont naturellement internationaux.
Du traditionnel voyage en Italie à l’intérêt des artistes modernes et contemporains pour les arts et les cultures extra-occidentales, la connaissance de “l’ailleurs”, de “l’autre “ a toujours été une nourriture fondamentale pour les créateurs.
Une école supérieure d’art se doit de faire écho à cette nécessité. Elle doit en encourager la traduction au travers d’actions et de réflexions qui favorisent pour ses étudiants et ses enseignants le contact le plus large possible avec le monde. L’internationalisation de la culture et le développement des communications mettent directement en relation l’ici et l’ailleurs, et permettent des synthèses inédites, qui constituent un des fondements de la création contemporaine.
En outre, les opérateurs internationaux, tous les experts en économie l’attestent, ont aujourd’hui conscience de ce que leur investissement doit prioritairement porter sur le « marché de l’intelligence » que constitue le champ éducatif.
Il est fondamental, à court, moyen et long terme, pour viabiliser durablement les structures éducatives, de constituer, grâce à l’inventivité dont sont capables les petites structures que demeurent les écoles supérieures d’art, des essences éducatives singulières et hospitalières à cette nouvelle orientation de l’investissement international.
Recruter et former des étudiants, territoriaux, français ou étrangers, ouverts à la dimension internationale qui est leur espace naturel de réalisation personnelle et professionnelle est fondamental.
Fortement adossé à la ligne de recherche portée par l’école “Art et Cité” et s’appuyant sur son réseau territorial, le programme international de l’école a mis en place des dispositifs variés et innovants, touchant à de multiples aspects de la vie publique et citoyenne:
- par la création d’enseignements déconcentrés à l’étranger (Algérie, Chine) ;
- par l’organisation d’ateliers internationaux à l’école et à l’étranger (Algérie, Indonésie, Grèce) ;
- par l’ouverture de programmes de recherche entre des établissements d’enseignement supérieurs étrangers et l’ESÄ (Mexique, Québec) ;
- par la mise en place de filières d’enseignement à l’usage d’étudiants étrangers désirant étudier en France (classe de mise-à-niveau FLEA, classe préparatoire à la Luxun Academy of fine Arts , Chine) ;
- par une immersion directe dans la vie de la cité (Arte Civica, Porto Alegre, Brésil) ;
- par une ouverture au monde professionnel, industriel et commercial en faveur de la professionnalisation des étudiants (ARCOMIND, Algérie et France) ;
- par une intégration des cultures extra-occidentales à l’enseignement de l’Histoire de l’art et de l’’esthétique, au moyen notamment d’un cycle de conférences spécifique (EXTRA) ;
- par la création d’une plateforme d’enseignement à distance (ESAADI), proposant des contenus enregistrés et des cours en visio-conférence à des étudiants situés dans des zones en crise où il est difficile, voire impossible d’ouvrir une formation déconcentrée physique (Algérie, Gaza) ;
- par la traduction en huit langues (bientôt neuf puisqu'une traduction en grec est en cours de réalisation) de son site internet et de ses plaquettes pédagogiques ;
- par la création d’un concours d’entrée à distance en lien avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et la Mission laïque française (MLF) ;
- par la participation en tant qu’assistants d’enseignement de nos étudiants de CE2A (Certificat d’enseignement en école d’art, 6ème année) à ces programmes à l’étranger (Algérie, Chine, Grèce) ;
- par l’ouverture de cours de langues étrangères telles que l’arabe et le chinois ;
- par l’enseignement de certains cours en langue anglaise ;
- par la participation à des programmes internationaux de référence (ERASMUS, le porgramme de coopération multilatéral brésilien "Ciências sem fronteiras")
- par un dialogue continu avec les opérateurs Campus France et Campus Art.
Tous ces programmes ont pour but d’ouvrir le champ de réflexion de nos étudiants et les préparer au contexte de la création contemporaine.
Ils font tous l’objet d’un conventionnement avec les structures et institutions partenaires de manière à préciser les enjeux et les modes opératoires, à pérenniser les coopérations dans un esprit de réciprocité, d’équité et d’adéquation d’échelle de chaque coopération.
Tous les établissements supérieurs suivent cette voie sur la commande expresse de leurs tutelles.
Aujourd’hui, tous les établissements d’enseignement supérieur développent leurs actions internationales, conscients de l’enjeu majeur que celles-ci constituent en termes d’attractivité pour les écoles et d’adaptation de leurs étudiants au monde contemporain.
Ils le font à la demande expresse de leurs tutelles : Ministère de la Culture et de la Communication, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Villes, Collectivités territoriales, Régions, État déconcentré, par exemple dans sa directive nationale d’orientation 2013-2015, annexe programme 224, chapitre II, point B, Comité STRANES, dans son rapport remis aux ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur à l’été 2014, qui prescrit le doublement des effectifs étudiants étrangers …
Cet extrait du compte rendu de la dernière Conférence des présidents d’université fournit un bel exemple de la priorité accordé au développement des relations internationales par l’enseignement supérieur français :
“(…)Réaffirmée clairement dans la loi Libertés et responsabilités des universités (LRU) du 10 août 2007, la coopération internationale est une mission stratégique pour les établissements d’enseignement supérieur français. La commission des relations internationales et européennes instruit des dossiers, émet des avis et participe à l’élaboration des positions de la Conférence sur la politique de coopération universitaire internationale. La commission s’attache particulièrement à renforcer la place de l’Université française dans l’espace européen de l’enseignement supérieur et dans l’espace européen de la recherche. En relation permanente avec les Conférences homologues étrangères, les pouvoirs publics concernés et toutes autres instances universitaires européennes et internationales, elle participe à l’insertion du dispositif français d’enseignement supérieur et de recherche en Europe et dans le monde. La commission contribue à l’élaboration des cadres généraux et des outils pratiques pour l’accompagnement de l’internationalisation des établissements et de leur politique d’ouverture internationale : accords de reconnaissance mutuelle d’études et diplômes, soutien au dispositif des centres pour les études en France (CEF), soutien de programmes et structures de coopération universitaire (…)”
L’Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (AERES), pour sa part, insiste sur le rôle essentiel que doivent jouer les relations internationales au sein d’un établissement d’enseignement supérieur. Elle en fait un des grands chapitres de son dossier d’élévation du diplôme de fin d'études des écoles d'art au grade master; L’existence au sein d’un établissement de filières d’enseignement “déconcentrées” à l’étranger constitue pour elle une véritable plus-value dans l’offre pédagogique d’une école.
Les récents rapports publiés par voie de presse et les statistiques communiquées par les établissements font apparaître que l’ESÄ se situe en position prééminente dans le domaine des coopérations tant territoriales et locales qu’internationales.
Les étudiants étrangers représentent 39% des effectifs de l’école (pour 51% du volume budgétaire lié aux inscriptions), alors qu’ils représentent en moyenne 17% des effectifs des écoles supérieures d’art françaises, le ministère et les experts mandatés par lui pour examiner la situation de l’espace de l’enseignement supérieur artistique fixant à 30% le seuil minimal désirable, l’ESÄ atteint et dépasse déjà très largement cet objectif.
L’ESÄ accueille aujourd'hui environ 340 étudiants de 22 nationalités sur ses deux sites français et son site algérien, dont 16 extra-européennes. Il est, par exemple notable que les étudiants en provenance de Chine, qui représentent en moyenne 80% des effectifs étrangers des écoles supérieures d’art françaises, ne représentent que 45% de ceux de l’ESÄ : cette diversification des origines des étudiants et des localisations des coopérations internationales est le résultat d’un travail qui est d’autant plus singulier que si les écoles d’art françaises parviennent à sanctuariser 2% de leur budget pour le consacrer aux RI, ce n’est pas le cas à l’ESÄ, qui doit travailler avec un budget extrêmement contraint.
Le rayonnement, l’attractivité et la visibilité d’une école passe aujourd’hui par l’affichage de sa spécificité et de sa singularité. Ainsi, l’Ecole Supérieure d’Art de Bretagne s’appelle-t-elle aujourd’hui, par décision de son conseil d'administration, “Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne”.
La réputation d’excellence acquise par l’ESÄ dans le domaine des coopérations internationales, l’attractivité patente et vérifiable de l’établissement, la variété des provenances de ses étudiants, l’étendue des programmes pédagogiques d'ouverture internationale mis en œuvre par l’établissement en font aujourd'hui une véritable "école internationale" (et, pourquoi pas, "cosmopolite") puissamment ancrée dans son territoire, ce qui n'est nullement contradictoire : ses équipes s'en réjouissent !