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Billet de blog 7 avril 2015

Saison vidéo à l’ESÄ : Mohamed Megdoul à l'honneur

Pour la quatrième année consécutive, l’ESÄ Nord-Pas-de-CalaisDunkerque-Tourcoing a accueilli sur son site tourquennois une rencontre d’artiste programmée par Saison Vidéo, association de diffusion de films et de vidéos d’artistes basée dans la Région Nord-Pas-de-Calais.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour la quatrième année consécutive, l’ESÄ Nord-Pas-de-CalaisDunkerque-Tourcoing a accueilli sur son site tourquennois une rencontre d’artiste programmée par Saison Vidéo, association de diffusion de films et de vidéos d’artistes basée dans la Région Nord-Pas-de-Calais. Après Arnold Pasquier (2012), Matthias Delfau (2013), Barbara Noiret (2014), c’est l’artiste Mohamed Megdoul qui est venu ce lundi 16 mars 2015. Pour ce rendez-vous, Mo Gourmelon, directrice artistique de Saison Vidéo, a programmé le film Roi Rebelle Proconsul (2015 – HD - 20 mn 30). Ce choix répondait à la thématique choisie en concertation avec Nathalie Poisson-Cogez, professeur d’enseignement artistique à l’ESÄ, dans le cadre d’un séminaire de second cycle intitulé « Art et territoire(s) ». Pour l’occasion, le séminaire était ouvert aux autres étudiants et enseignants de l’ESÄ et au public extérieur. Ce programme s’inscrit dans l’axe « Art et Cité » du SRCA - Studio de Recherche-Création en Art, nouvellement créé au sein de l’établissement.

Avec l’Histoire comme point de départ, Mohamed Megdoul s’appuie sur le point de vue du romain Tacite (Ier – IIe siècle ap. J-C) qui relate la guerre menée par le Numide Takfarin contre l’occupation romaine en Afrique du Nord au début de notre ère. Usant de l’anachronisme, le travail de mise en scène opère un contraste entre la théâtralité de décors factices (rideaux rouges, plâtres antiques) pour les figures de l’autorité romaine et des prises de vues sur le terrain pour le camp des rebelles numides. Ainsi, le désert est-il transposé en forêt de Fontainebleau où se déroulent notamment des batailles nocturnes, tandis que les chevaux sont remplacés par des engins motorisés. Prenant des libertés avec le récit historique, le film propose un travail de la langue avec des dialogues - sous-titrés en français - qui oscillent entre le latin et le berbère. Le processus de recherche et de création fait de ce premier film, un travail engagé qui par le biais de la fiction questionne l’actualité : les conflits armés contemporains, les luttes fratricides, les révoltes urbaines, la question du pouvoir et de l’autorité, celle des occupations territoriales… Mohamed Megdoul explique : « Pour moi, l’Histoire n’est qu’une succession de schémas. Ces « schémas d’interactions » entre les hommes, lorsqu’ils sont pris en compte, peuvent nous aider à comprendre et même à prévoir les enjeux actuels. » Il s’intéresse à la façon dont l’Histoire se répète et à la manière dont celle-ci est écrite, et par qui ? Dans le cadre de cette présentation, il s’agissait aussi d’interroger le processus de réalisation du film, son mode de production et de diffusion. La manière dont les choix esthétiques sont pour partie liés aux contraintes matérielles et techniques. L’occasion pour les étudiants d’appréhender comment un artiste travaille après sa sortie de l’école. En l’occurrence, Mohamed Megdoul, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2013, a créé en 2014 avec Victor de Casteja - lui aussi diplômé de l’ENSAD - une société de production de films de cinéma, courts ou longs métrages, fictions ou documentaires, qui laisse également la place au cinéma expérimental et au jeu vidéo. Baptisé, Imperatorem Productions, ce dispositif permet à Mohamed Megdoul de produire ses propres films mais surtout de poursuivre les synergies collectives expérimentées au cours de ses études. Suite à cette rencontre collective, Mohamed Megdoul s’est intéressé au travail personnel de quelques étudiants de l’ESA, il s’est plus particulièrement arrêté sur le travail en cours d’Elise Gauthier, étudiante de quatrième année qui travaille, accompagnée par sa référente Magalie Claude (Artiste et professeur d’enseignement artistique), à la réalisation de son mémoire de DNSEP (grade de Master) sous forme vidéo. Il s’agissait d’interroger ce que dit l’image. Pourquoi et comment les textes choisis sont-ils mis en relation avec le visuel ? Comment sont réalisées et choisies les prises de vues, de sons ? Comment se construit l’enchainement des séquences ? Ce rendez-vous avec la Saison Vidéo offre l’occasion aux étudiants de bénéficier des rencontres d’artistes et d’être informés sur la diffusion des programmes en ligne renouvelés tous les quinze jours de janvier à décembre de chaque année. Il s’agit aussi de les inciter à candidater pour l’édition 2016 en envoyant leur production à la directrice artistique. En effet, Mo Gourmelon signale que régulièrement des productions de jeunes artistes retiennent son attention comme en témoigne l’exposition La Ligne d’ombre organisée en 2013 à l’Espace Croisé à Roubaix. Il s’agissait de présenter des travaux d’étudiants ou de jeunes diplômés parallèlement à leur diffusion en ligne à l’instar de Rose (2012, 4 mn 17) réalisé par Lucie Deschamps, étudiante de l’ESA diplômée en 2012. Ainsi, la Saison Vidéo contribue-t-elle activement à la diffusion de la création émergente.

Nathalie Poisson-Cogez - Professeur d’enseignement artistique à l’ESÄ Coordinatrice de la recherche et de la professionnalisation

http://www.saisonvideo.com/

http://www.mohamedmegdoul.com/

http://www.imperatorem.fr/

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