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Billet de blog 15 avril 2014

Art et industrie: l'ESÄ rend visite à ArcelorMittal Dunkerque

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Lundi 14 avril, dans le prolongement de la semaine de l'industrie, un groupe de 24 étudiants et enseignants de l'ESÄ a pu bénéficier d'une visite de l'ensemble du site industriel "à chaud" d'ArcelorMittal Dunkerque et des installations "à froid" de Mardyck. Le parcours, d'une durée de quatre heures environ, a permis d'appréhender l'intégralité du processus de fabrication de l'acier, depuis les quais minéraliers et l'acheminement du charbon vers la Cokerie, jusqu'au produit fini: les bobines de métal laminé et galvanisé, prêtes à être expédiées depuis le site de Mardyck. 

Cette visite constitue une première, s'agissant d'une école supérieure d'art et manifeste une fois de plus l'intention constante de la direction de l'ESÄ de placer les questions de la professionnalisation et de la coopération au cœur des axes stratégiques de l'établissement et de sa pédagogie. L'ESÄ se réjouit de ce rapprochement avec cet acteur de tout premier plan, à un niveau international, dans le domaine sidérurgique et métallurgique, partenaire territorial et historique de la Ville et de la Communauté Urbaine de Dunkerque. 

En suivant Claudine Allentin, notre guide du service Communication d'ArcelorMittal, un car spécialement affrété pour l'occasion a conduit le groupe de visiteurs de l'ESÄ d'un bout à l'autre du site de 21 kilomètres carrés, avec des arrêts ponctuels pour visiter en détail le haut-fourneau n°4, le plus grand d'Europe avec ses 90 mètres de haut, l'acierie, le train continu à chaud et enfin le train de laminage à froid du site de Mardyck.

L'étendue du site industriel, les intensités mécaniques et thermodynamiques mises en œuvre, les quantités d'énergie et les qualités plastiques de matériaux, matières et machines, observées tout au long de ce parcours furent pour les enseignants et les étudiants de l'ESÄ une source renouvelée de sensations, d'idées et de projets. De même qu'à contempler - depuis une distance suffisante pour en être protégé - le spectacle d'une éruption volcanique, l'on se trouve en présence de ce que Kant nomme "le sublime", les séries intensives développées et expérimentées par les observateurs privilégiés de l'ESÄ tout au long de la fabrication de l'acier ont donné l'occasion de ressentir cette disproportion entre les formidables forces mises en action et notre échelle humaine, pourtant capable de les penser et de les orchestrer.

Avant de déposer les casques, blouses et équipements de protection pour reprendre une activité normale, les étudiants et enseignants de l'ESÄ ont été conviés à une rencontre avec Thibault Reynier, ingénieur au département énergie d'ArcelorMittal, instigateur du rapprochement avec l'école d'art, au bénéfice d'un projet d'intervention qu'il soumet à l'ESÄ comme une première étape vers un partenariat possible entre les deux entités. Après avoir rapidement présenté les enjeux énergétiques que représentent le traitement et le recyclage des gaz industriels produits et récupérés tout au long des étapes de la fabrication de l'acier, Thibault Reynier présente donc le projet sous la forme d'un appel à proposition aux étudiants et enseignants de l'ESÄ d'intervenir sur un bâtiment récemment construit, un poste électrique servant à alimenter deux surpresseurs destinés à acheminer les gaz industriels vers la centrale électrique DK6.

A l'issue de cette rencontre, rendez-vous est pris fin juin, pour la présentation de deux ou trois projets au comité de direction d'ArcelorMittal.

De même que la prise un compte d'un processus industriel, dans toutes ses dimensions (productive, économique, énergétique, environementale, sociale, territoriale) est l'occasion de poser un regard oblique sur la production artistique et le fait culturel, de leur présenter un contrechamp depuis lequel s'envisager et se penser différemment, de même nous espérons que le partenariat proposé par le département énergie d'ArcelorMittal Dunkerque sera également saisi par notre partenaire comme une occasion d'enrichir sa propre expérience d'un regard et d'une réflexion extérieure et la première étape d'une coopération que l'ESÄ espère prolonger et nourrir.

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