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Billet de blog 20 juillet 2012

Entrée en école d'art, refus de priorité ?

Ou les pérégrinations d'une cadre au chômage qui, après 20 ans d'une  carrière dans le champ du marketing couronnée par une rupture conventionnelle signée avec son dernier employeur, a l'idée en valant une autre de reprendre ses études.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ou les pérégrinations d'une cadre au chômage qui, après 20 ans d'une  carrière dans le champ du marketing couronnée par une rupture conventionnelle signée avec son dernier employeur, a l'idée en valant une autre de reprendre ses études.

Objectif : préparer un DNSEP, Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique (grade de master). L'idée étant, quitte à travailler plus, et plus longtemps, de "prendre plaisir", dans un domaine qui la passionne.

 Direction Pôle Emploi, histoire de vérifier si ce projet de reconversion peut bénéficier d'un soutien financier, pour "favoriser son reclassement", comme ils disent.  Une fois soupesé l'état d'avancement de son ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi), déjà bien entamée, et évaluée la pertinence de son PPAE (plan personnalisé de retour à l'emploi), le conseilleur-guichetier la retoque, rétorquant qu'elle n'a droit ni à  l'RFF (rémunération de fin de formation), ni à un financement de la susdite formation, au prétexte qu' "Une Ecole Supérieure d'Art, ça ne forme pas à un métier prioritaire".

Cette sentence clairement énoncée par un conseiller non payeur peut se concevoir, s'admettre... ou pas.

Officiellement,  un "métier prioritaire" , qu'est-ce? Ce "métier prioritaire " correspond-il au sacrosaint "métier en tension", celui pour lequel l'offre d'emploi est supérieure à la demande ? Si c'est de cela qu'il s'agit, alors notre héroïne à lubies doit plutôt songer à se reconvertir en assistante maternelle, agent de service, enseignante, aide-soignante ou conductrice de véhicule, les domaines qui vont recruter le plus d'ici à 2015, selon le Centre d'Analyses Stratégiques, ceux que les papy-boomers vont laisser largement vacants.

Le métier prioritaire permet-il d'avoir une place assise dans le métro? De passer à la caisse sans attendre? Plus sérieusement, les artistes, auteurs et  créateurs contemporains ne seraient-ils donc utiles à la société qu'à titre "non prioritaire" ?

Les écoles supérieures d’art, qui produisent du devenir, ne s'inscriraient-elles donc pas dans la logique d'une institution qui a vocation à améliorer le devenir en " favorisant le retour à l'emploi" ?

Que penser d'une Cité qui, en proie à l'angoisse du présent, considère somme toute accessoire l'initiation à l'invention de l'avenir ?

Sabine Lecoeur

 Chômeuse

 Collectionneuse d'art, d'aventures et d'emmerdements

 (toute proposition d'emploi prioritaire à sabine.lecoeur@wanadoo.fr)                   

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