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Billet de blog 16 mai 2023

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Les écoles d'art et design toujours en lutte

[REDIFFUSION] Face à une politique de destruction de l'enseignement supérieur public en art et design, des écoles suspendent la transmission des notes de leurs concours d’entrée 2023.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis le mois de décembre 2022, l’ensemble des écoles d’art et design sont mobilisées pour défendre les conditions d’exercice d’un enseignement supérieur public artistique digne de ce nom. Devant notre détermination, l’occupation de près de trente écoles et de nombreuses actions et manifestations partout sur le territoire ces six derniers mois, le Ministère de la Culture n’a pas trouvé meilleure réponse qu’une piteuse « aide » de 2 millions d’euros, dix fois inférieure à nos chiffrages, ne couvrant pas même les urgences budgétaires de l’année en cours. La situation calamiteuse de l’enseignement supérieur artistique public est pourtant largement reconnue et documentée par de nombreux rapports élaborés depuis une dizaine d’années (Hcéres, Sénat, Assemblée nationale, Cours des comptes). Alors que les constats et les analyses disponibles devraient conduire à un soutien massif aux écoles d'art et design, le Ministère de la Culture semble prêt à accepter des fermetures d’établissements et à mettre les autres en concurrence par une spécialisation des formations asservie à des logiques économiques, tout en faisant la part belle à l'essor de l’enseignement privé.

Face à cette politique de destruction, au cours des dernières semaines les personnels des écoles d’art et design de Besançon, de Bordeaux, de Bourges et de Strasbourg-Mulhouse ont voté à la majorité, en assemblées générales, la rétention des notes de leurs concours d’entrée 2023. Cette action collective, engagée à ce jour par cinq écoles, a une portée nationale puisqu'elle est menée solidairement au nom de l’ensemble des écoles, dont beaucoup ont envisagé de se joindre à la rétention des notes sans se sentir en mesure de le faire, dans un contexte de fragilisation extrême. Qui plus est, elle rejoint aussi les revendications portées par plus de 250 enseignant‧es d'écoles d’architecture et de paysage qui ont appelé à un boycott de Parcoursup à l'issue d'une assemblée générale le 8 mai dernier. 

Pour sortir de la crise qu’il entretient par son inaction volontaire, nous demandons à l'État de mettre en œuvre des propositions conformes aux revendications unanimement répétées par les 45 écoles d’art et design françaises :

– consolidation du maillage territorial des écoles avec des moyens financiers et humains correspondant aux exigences de l’enseignement supérieur et de la recherche ;

– réforme du statut des EPCC et revalorisation du statut de l’ensemble de leurs agents (AEA, PEA, personnels administratifs, culturels et techniques) ;

– égalité de traitement entre les étudiant·es relevant du Ministère de la Culture et celles et ceux relevant de l’Enseignement supérieur ;

– suppression de l’obligation d’organiser les concours d’entrée via la plateforme Parcoursup, cet outil, inadapté comme tant d’autres à la spécificité de nos écoles, apparaissant de plus nocif pour l'ensemble de ses utilisateur·trices.

En attendant, les personnels des écoles d’art et design de Besançon, de Bordeaux, de Bourges et de Strasbourg-Mulhouse suspendent pour l'heure la transmission du classement des candidats à leurs concours d’entrée.

L'inter-organisations *Écoles d'art et design en lutte* appelle l'ensemble des ministères de tutelles de l'enseignement supérieur artistique public à ne pas rester sourd à ces demandes et à cesser de s'obstiner à laisser se détériorer la situation de nos écoles. 

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