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Même si Paris vit la nuit aux sons des lumières Des illuminés ont nui à la vie Même si Paris vit la nuit aux rythmes des astres Cette nuit de désastre ne sera jamais finie
Même si j'ai quitté Paris Nous les avons sillonné ces lieux pluriels. De vie, de fête et de joyeux foutoir. Amis de toujours ou du hasard, nous les avons foulé ensemble ces trottoirs. Nous les avons noués ces conversations, ces liens. Dans ces lieux. De légèreté et de baisers où tant d'amoureux se sont étreints. Nous les avons remplis ces lieux. De nos rires aux éclats et de nos éclairs de lucidité. Lieux où désormais la détresse étreint, où les gorges sont noués et les vies en éclat. Nous aurions pu y être. Ils y étaient. Ils ne sont plus.
Même si Paris résonne en nous Tant de lieux, tant de liens partout anéantis. A feu et à sang. Tant de nuits volées, tant d'âmes envolées. A jamais happées. Exsangue Syrie. Livide Liban. Tragique Tunisie. Attristante Turquie. Inerte Érythrée. Et tant de lumières funestes, tant d'étoiles fanées dans l'air du temps.
Même si Paris vit la nuit Même si l'avenir est incertain Place aux fragiles lueurs de l'aube Pour que résistent encore tous les lieux d'infini Et toutes les ondes de paix Et tous les oiseaux de nuit Et toutes les plumes à gratter Et toutes les pattes à papier Et tous les becs à penser A jamais épris de liberté